Connu également sous le terme français de remue-méninge, cet exercice créatif bien que très utilisé en management ou en formation est souvent celui qui est paradoxalement le plus mal utilisé.
La principale condition de réussite d'un brainstorming réside dans la capacité d'écoute et la volonté de dialogue des différents participants. Trop souvent, la censure pointe rapidement le bout de son nez et chacun a une tendance à se transformer en avocat du diable pour expliquer en quoi l'idée proposée n'est pas bonne. Il est préférable dans un premier de temps d'exprimer toutes les idées sans aucune retenue.A distance, le même phénomène se retrouve dans les forums d'expression des solutions de formation à distance synchrone et asynchrone.
La méthode que je préfère pour le brainstorming est quand il est inversé.
Cette méthode se déroule en 3 étapes
Vous managez un centre d'appels, une agence d'intérim, un centre de profit et vos indicateurs qualité montrent une baisse ou un autre exemple de votre choix.
Vous identifiez quelques faiblesses dans les équipes et le management de proximité. Plusieurs solutions s'offrent alors à vous : formation en salle - formation à distance - Coaching - Réunion d'équipes - Note d'information
1 réunion participative
Comment devenir le pire service de l'année ?
1 réunion constructive
10 propositions de solution pour chaque point retenu de la première réunion applicables ici et maintenant.
1 réunion formative
Nano / Micro / ... / formation pour faire un apport de connaissances
Atelier de travail où chaque participant sera tour à tour mis en situation et en conseil d'un autre collaborateur.
Le modèle de la pédagogie de maîtrisese donne
pour ambition de définir les approches pédagogiques qui sont les plus
susceptibles de conduire les apprenants au succès. Elle répond à un
problème essentiel de nos sociétés modernes dans lesquelles on ne peut
plus se contenter de rechercher les quelques élus qui peuvent réussir
mais où il s'agit de conduire le plus grand nombre au succès.
Benjamin Bloom dans un ouvrage paru en français
en 1979 Caractéristiques individuelles et apprentissages scolaires
résume de la manière suivante l'idée de base de la pédagogie de maîtrise
La plupart des élèves sont capables de réaliser des apprentissages de
niveau élevé si l'enseignement est adéquat et si les élèves sont aidés
quant et là où ils rencontrent des difficultés, si on leur donne
suffisamment de temps pour atteindre la maîtrise et s'il existe des
critères clairs de ce qu'est la maîtrise.
Des apprentissages de
niveau élevé
Bloom montre, sur la base d'études de terrain, que plus de
70% des élèves soumis à une pédagogie de maîtrise atteignent un niveau
de rendement que seul 20% des élèves des classes traditionnelles
réussissent à obtenir.
L'enseignement est adéquat
Bloom s'efforce
de définir ce qu'est un enseignement adéquat en s'appuyant sur la
méthode des méta-analyses qui permet de mettre en évidence les effets
dus à certaines variables en regroupant des études concernant celles-ci
pour en dégager un certain nombre de tendances.
L'ampleur de l'effet lié
à une variable est établi de sorte qu'on puisse comparer les résultats
obtenus par un groupe de sujet qui aurait bénéficier du traitement groupe expérimental à un groupe témoin qui n'en aurait pas
bénéficié.
Ainsi, une valeur de 98% signifierait
L'élève
moyen du groupe expérimental obtient des résultats supérieurs à ceux
obtenus par 98% des élèves appartenant au groupe témoin, ce qui
correspond à une progression de l'ordre de 48%.
En d'autres termes, un
élève moyen voire faible bénéficiant d'un traitement pédagogique adéquat
peut parfaitement obtenir des résultats comparables à ceux d'un élève
fort qui n'aurait pas bénéficié d'un tel traitement.
Plus récemment, d'autres auteurs Wang, Haertel et Walberg, 1993
ont souligné l'effet de variables complémentaires telles que les
processus méta-cognitifs ou le climat de la classe.
Les élèves sont
aidés quand et là où ils rencontrent des difficultés
La pédagogie de
maîtrise insiste beaucoup sur l'importance des remédiations qui vont de
pair avec l'évaluation permanente des acquis des élèves.
A ce propos,
Bloom parle d'évaluation formative pour désigner une forme d'évaluation
intégrée au processus d'apprentissage et dont le but est le diagnostic
immédiat des difficultés pour pouvoir y apporter une réponse rapide sous
la forme de remédiations ajustées aux besoins de chacun.
La régulation
permanente des apprentissages
A travers la passation régulière de tests
et l'apport judicieux d'activités de remédiation permet, selon Bloom; d'envisager un enseignement collectif dont l'efficacité ne serait pas
loin d'égaler les effets du tutorat individuel.
A ce niveau, Bloom
insiste beaucoup pour que les remédiations fournies propose des
activités d'apprentissage différentes de celles qui ont conduit à
l'échec et constituent de réelles occasions de différenciation des
apprentissages offerts à l'élève.
Ils les élèves disposent de
suffisamment de temps pour atteindre la maîtrise
Bloom s'est largement
inspiré des travaux de Carroll dans l'importance déterminante qu'il
accorde dans son modèle au temps d'apprentissage.
Carroll définit
l'aptitude pour un apprentissage comme la quantité de temps dont un
étudiant a besoin pour apprendre une tâche déterminée à un niveau de
maîtrise déterminé et sous des conditions pédagogiques optimales.
Par
cette définition, cet auteur refuse l'idée que l'aptitude constitue un
potentiel inné qui fixerait le niveau maximum que peut atteindre un
étudiant. Il considère l'aptitude comme le temps qui est nécessaire à un
individu donné pour maîtriser une tâche.
En pratique, les trois types de temps
Le temps nécessaire qui définit le temps dont l'élève a effectivement besoin pour maîtriser un sujet donné TN
Le
temps institutionnel, c'est le temps dont dispose l'enseignant pour
enseigner les différentes matières prévues par le curriculum TI
Le
temps motivé ou persévérance, c'est le temps que l'élève choisit de
consacrer à l'apprentissage d'une matière déterminée TM
L'efficacité
d'un apprentissage sera directement lié aux relations qu'entretiennent
ces trois formes de temps. La situation optimale mais rarement
rencontrée étant celle où
TN=TI=TM
Il existe des critères clairs
de ce qu'est la maîtrise: ces critères découlent directement des travaux
béhavioristes et en particulier de l'exigence formulée par Skinner pour
que les objectifs à atteindre à l'issue d'un enseignement soient fixés
en termes de comportements observables de l'élève.
A titre personnel, je trouve la pédagogie de la maîtrise très pertinente pour des apprentissages de surface. En revanche pour des apprentissages en profondeur, cette solution montre clairement ses limites par son approche mécaniste et ses distinctions qui n'ont d'existence que dans des espaces d'apprentissages mécanistes quand la classe ou le groupe sont des lieux organiques.
Revenons d'abord aux travaux les plus connus sur la motivation, ceux de MASLOW, connus aussi sous le nom de la pyramide des besoins par la mise en image réalisée par les psychologues du travail avec tous les biais que cela induit.
Commencerez-vous par satisfaire vos besoins physiques et biologiques?
Respirer, boire, faire ses besoins, manger, dormir, se réchauffer.
Pour mieux vous assurer du lendemain?
Se loger, se vêtir, se protéger, se soigner.
Êtes-vous ataviques ou grégaires pour aimer et être aimé?
S'exprimer, communiquer, s'intégrer, être considéré...
Allez-vous oublier votre estime des autres et le respect de vous-même?
Quelles sont les reconnaissances sans activité valorisante, sans perspective ou sans conviction?
Et, vous dans le monde?
"La vie est une perpétuelle découverte" d'après Peterson. Comme participer même de manière désintéressée à des activités 1 français sur 2 est dans une association ou à la marche du monde?
Pour A. MASLOW 1908 - 1970, les besoins de l'individu sont hiérarchisés, l'un après l'autre. La représentation pyramidale provient essentiellement de la mise en image réalisée par les psychologues du travail sur ces travaux novateurs en leur temps. Cette représentation fausse la diversité des situations.
De plus, l'évolution du marché du travail fait apparaître que les besoins fondamentaux peuvent être altérés l'intérimaire alors qu'il s'épanouit sur les autres plans.
35 heures - Délocalisations - Restructurations
Précarité - Mobilité - Plans de carrière - ...
Comment entretenir la motivation indispensable à toutes les réussites
dans un environnement qui change chaque jour plus vite?
Vous pouvez vous appuyer sur les techniques managériales développées par les équipes inter-culturelles à distinguer du multi-culturalisme où vous apprendrez à être performant en travaillant autrement.
Quel est le projet de vie du collaborateur?
La génération Y les 25-35 en est un bel exemple, ils se fédèrent par les valeurs d'où leur attachement au manager gourou et non à l'entreprise devenue une simple locataire. L'économie du savoir
Quelles sont vos valeurs communes?
Savoir reconnaître le talent et favoriser le développement des meilleures pratiques seraient-ils en lien avec la multiplication des signes de reconnaissance positifs?
Quel projet fédérateur? Quelles innovations? Quels accompagnements?
Concrètement, comment s'assurer de la mise en mouvement nécessairement permanente?
Formations? Réunions? Entretiens? Comment prendre la parole pour mettre en mouvement?
Outre, la nécessité de savoir manager les connaissances utiles Les connaissances sont périssables, il est vital pour les entreprises où les managers agissent et font agir que ces derniers développent leurs capacités à mettre davantage en mouvement les collaborateurs. Ne pas oublier de répondre aux questions d'exemplarité. L'un des freins du développement de la motivation dans l'entreprise, aujourd'hui ?
Simplement, il est temps d'actualiser vos connaissances sur la motivation, car outre Maslow, il existe bel et bien 101 théories de la motivation toutes aussi enrichissantes mais surtout actualisées.
Si nous nous basons sur les travaux de Fabien Fenouillet, professeur de psychologie cognitive, avec son modèle intégratif des 101 théories de la motivation
actuelles, nous savons que pour les DRH et leur service Formation, il
s'agira de travailler sur 3 principaux leviers de la motivation
Le besoin d'affiliation ou auto-détermination
Le sentiment d'efficacité personnelle ou auto-efficacité
Le flux dans lequel navigue le salarié, le Flow cher aux rappeurs
Ce
qui est le plus passionnant avec la prise en compte de ces 3 paramètres
est que cela permet de mettre un terme au développement unique et
contre-productif des expertises de routine au profit des expertises
d'adaptation avec en complément non une rénovation ou refondation des
stratégies de formation professionnelle et continue mais une véritable
révolution des solutions d'apprentissage.
Les 3 questions :
Quel est le processus d'acquisition des connaissances ?
Comment interagir avec les résistances au changement ?
Quelles solutions apporter pour réduire les décalages entre les ressources du salarié et ses réalisations ?
Pour
y répondre, il s'agit alors d'étudier l'écosystème de l'entreprise et
plus particulièrement celui du salarié dans une action de formation
avant, pendant et après une réalisation.
Actuellement, si vous
suivez l'actualité des ressources humaines, du management et de la
formation, la tendance est à l'apprendre à l'apprendre avec la nécessité
pour chaque salarié de se connaître comme apprenant, de savoir
réfléchir sur et dans l'action, de développer son réseau et ses
ressources pour gagner en autonomie capacité à décider et en indépendance capacité à faire.
Le
développement des connaissances et des compétences est atteint par la
discussion, l'apprentissage collectif et la résolution des problèmes
cognitifs par le co-apprentissage
Ibn Khaldûn - 1377
Réfléchir sur des solutions compétitives qui prennent en
considération l'auto-détermination, l'auto-efficacité et l'autotélisme, 3
variables qui vont être déterminantes dans l'orientation, le
comportement et la persistance des résultats permet à chaque salarié, y
compris le DRH, de s'appuyer sur le plaisir inhérent et intrinsèque de
l'activité professionnelle et non sur l'apparente euphorie d'un résultat
temporaire. Le DRH maintiendra et développera un écosystème au
service du bien-être psychologique et cela indépendamment qu'il
considère que ce dernier s'atteigne par le plaisir ou le bonheur.
16 questions à se poser pour vous aider à faire le point sur votre motivation
Vous sentez-vous capable de faire face aux exigences élevées d'une situation professionnelle ?
Sentez-vous que vous contrôlez parfaitement vos actions ?
A chaque étape, savez-vous ce que vous devez faire ?
Avez-vous le sentiment de bien contrôler votre situation professionnelle ?
A quel moment votre perception du temps est-elle différente ?
Quand avez-vous l'impression que le temps passe plus rapidement ?
Quand perdez-vous votre notion habituelle du temps ?
Quelles sont les situations professionnelles où vous ne voyez pas le temps passé ?
Quelle est votre perception du regard des autres ?
Quelle est votre perception du jugement des autres ?
Quelle est votre perception de votre apparence ?
Quelle est votre perception de la pensée des autres ?
Quand avez-vous le sentiment de vivre un moment professionnel enthousiasmant ?
Quand estimez-vous que votre activité professionnelle est gratifiante ?
Votre activité professionnelle vous procure-t-elle du bien-être ?
Quelle est l'émotion que vous avez envie de partager quand vous pensez à votre travail ?
Managers et commerciaux sont amenés à prendre la parole face à leurs équipes, des partenaires, des clients. Tout comme les demandeurs d'emploi devant les intermédiaires de l'emploi et les chargés de recrutement.
Lors de cet événement pour présenter, détailler ou démontrer, leur objectif est de mettre en mouvement l'interlocuteur.
Nous avons eu la mode du Pitch elevator ou comment se présenter en 2 minutes pour captiver et convaincre les autres et nous avons aussi un intemporel avec le modèle Hermann que les consultants en Communication & Management connaissent sous l’acronyme HBDI.
Cette image représente les 4 familles de population que nous rencontrons et qui composent vos publics, vos auditoires.
Il y a ceux qui sont intéressés par :
- En jaune : Le but du but qui peut se traduire par Pour Quoi
- En vert : Le Comment avec ceux qui recherchent avant tout le comment faire, comment mettre en place
- En Bleu : Le quoi quel service sera impacté ou quels seront les sujets abordés ?
Ainsi, une présentation dont l'objectif est de mettre en mouvement l'auditoire prendra en considération ces 4 dimensions afin que tous et donc chacun se sentent concernés.
Avec le développement des outils technologiques, votre public est aussi de plus en plus connecté. De fait, comme il le fait quand il fait ses courses en comparant en temps réel votre solution avec d'autres ou en effectuant du fact checking, soit de valider via Internet la véracité de vos propos. Une autre variante du fact checking pratique répandue notamment chez les étudiants est : "mais Google dit que...'
Au travers de ces exemples, vous constatez que le savoir est déjà partagé et accessible mais rassurez-vous vous détenez encore (parfois) les clefs de compréhension ou de lecture pour votre public.
La question pour le présentateur devient
Comment utiliser au mieux cette connexion quasi permanente pour en tirer des bénéfices ?
Vous vous souvenez de la sempiternelle séquence :
Vos questions / Mon œuvre
en fin de présentation ?
A ce moment-là, chacun est plus préoccupé à aller chercher son enfant à l'école, se dépêcher pour être bien placé au cocktail qui suit ou aller vapoter.
Résultat A, à ou a ? Peu de questions notamment quand la présentation a duré 1 heure et que la question porte sur une séquence des premières minutes.
Comme pour l'apprentissage où pour maintenir le niveau d'attention et de motivation, il faut des évaluations régulières, pour une bonne présentation, il faut une interactivité régulière pour permettre à chacun de suivre, de comprendre ou de faire part de sa présence. le cas échéant votre présentation ne doit pas excéder 15 minutes temps d'attention moyen pour un professionnel, moindre s'il n'est pas à un poste sédentaire, je pense surtout aux VRP et les professionnels du terrain.
Petite poucette, cette dénomination est proposée par le philosophe Michel Serres.
Si vous ne connaissez pas Michel Serres, sa biographie, ses œuvres, ses principales conférences et sa définition de Petite Poucette avec les défis qu'elle propose à l'éducation, découvrez les mystères de l'illustration suivante et accédez immédiatement aux ressources pédagogiques pour participer au débat actuel sur la réalité de son existence.
*Pour comprendre pleinement le titre, la connaissance du russe est indispensable
PS : Chers lecteurs de skhole, l'analyse que vous cherchez est ailleurs. Il fallait venir plus tôt. Merci d'être venus nous rendre visite.
Félicitations ! Votre venue était classée dans les sphères de l'inattendu.
Découvrez quels sont les liens entre Formation - Évaluation - Service
Après avoir discuté sur le concept de compétences et son
instrumentalisation par le management de l'entreprise, après avoir fait
le tour des failles et des limites des systèmes d'évaluation de la
formation comme instrument de l'activité professionnelle, la question
débattue est comment évaluer pour être dans une relation de service avec
les participants, ce qui est encore différent de penser l'évaluation
comme un service.
Elle correspond à l'étape de Prescription et Plan d'action du conseil.
Cette technique vise à accueillir et faire grandir les idées nouvelles.
"Celui qui pose une question risque cinq minutes d'avoir l'air bête;
celui qui ne pose pas de question restera bête toute sa vie"
Proverbe chinois
Face à chaque nouveauté, les objections sont nombreuses et son émetteur comme le rappelle le proverbe chinois peut être ridicule ou faire l'objet d'un refus. Changer le référentiel n'est pas une affaire simple. Il est nécessaire pour que l'autre accueille la nouvelle idée qu'il existe une réelle volonté de changement par rapport à l'ancien système de référence..
Simplement être un avocat de l'ange ne consiste pas à se transformer en un bisounours où tout le monde est beau.
Face à une nouvelle idée, être un avocat de l'ange consiste à réfléchir en quoi nous aimons cette idée, en quoi elle répond à tout ou en partie à l'objectif fixé et d'être force de propositions pour l'améliorer, l'enrichir.
Pour identifier et prendre en considération les différents obstacles ou freins auxquels peut être confrontée la personne en situation de conseil dans son cheminement, son parcours pour atteindre l'objectif désiré, la technique du scénario catastrophe permet de faire prendre conscience les pièges dans lesquels peut tomber cette personne.
Comment faire pour être sûr d'être en échec ?
En notant toutes les hypothèses, il est plus facile d'identifier les points de vigilance et les appuis positifs pour éviter de reproduire les cycles de l'échec.
Chaque idée, chaque hypothèse doit être considérée comme une résolution de problème.
Cela vous rappelle une autre technique utilisée en formation : Le brainstorming Inversé
Faire réfléchir à la situation, se transposer en modifiant les donnes de départ : on est ailleurs, il n'y a plus de contraintes, on altère la réalité grâce au mnémothème STRETCH. En agissant sur différents paramètres de la problématique initiale : les croyances, les compétences, les comportements, les lieux, .... Ainsi, le franchissement d'obstacles ou le fait de les relativiser deviennent une réalité en rendant l'étrange en familier.
Il y a des forces en marche : il faut les créer et les solutions suivent
Antoine de Saint-Exupéry
What Goodis About You
Cet outil, crée par Sydney Shore est utilisé quand il est important de remobiliser l'énergie positive et créative d'un individu qui est dans l'oeil du cyclone au cœur d'une situation difficile, que sa passivité fait rage. C'est une technique de "recadrage".
Elle permet de focaliser sur la gravité de la situation et de pouvoir établir une liste de toutes les conséquences négatives actuelles ou probables. De cette liste, il est plus facile de créer la liste des points positifs.
Ainsi, en pouvant choisir les conséquences négatives que l'on souhaite changer, supprimer, améliorer, ... Comparer cette dernière à la liste des points positifs et chercher ce qui correspond le mieux.
Avec la construction d'un plan d'actions basé sur les points positifs, cela transforme le négatif.
Il ne s'agit pas de noyer les petits poissons ou d'aérer les petits oiseaux comme si le problème n'existait pas. Qui a remarqué l'analogie avec le brainstorming Inversé ?
Est-il utile de préciser qu'une analogie consiste à comparer deux éléments qui n'ont rien en commun ?
Mais comme nous ne sommes pas dans une situation risquée, d'urgence et complexe, l'analogie s'avère être un outil très ludique et instructif pour rechercher des solutions face à un objectif donné. Pour la personne en situation de conseil en recherche de solutions, il s'agit de rendre familier quelque chose qui lui semble encore étrange.
Le mécanisme de l'analogie consiste à décrire le domaine analogique, puis d'effectuer des parallèles entre les phénomènes, les actions, les fonctionnements et les réactions observés dans le domaine analogique et ceux rapportés à l'objet de la recherche, en y cherchant des similitudes, des relations pouvant déboucher sur des hypothèses, des solutions.
Plusieurs solutions peuvent faciliter le recours à l'analogie :
- Le photo langage qui amène à une identification
- Les cartes heuristiques qui amène à faire intervenir le hasard
- Le dessin
- L'enfant de 8 ans
Non
pas d'une curiosité passive, dépendante de la seule information reçue mais d'une curiosité agressive qui vous oblige à faire surgir des
choses et à les mettre en questions"
Agent M Niveau 8
Lors d'un questionnement sur une situation vécue, un problème rencontré, toutes les dimensions et les résonances sont mieux connues par son émetteur, son auteur. L'implication du sujet peut l'amener dans une boucle émotionnelle ou le focaliser sur des éléments rationnels secondaires.
La première étape du conseil consiste à se mettre d'accord sur l'objectif à atteindre, la reformulation subjective permet de séparer l'objet du sujet.
Est objectif ce qui est en lien avec l'objet de la connaissance.
Est subjectif ce qui est en lien avec le sujet de la connaissance.
En situation de conseil, la personne peut avec la reformulation subjective prendre conscience de ce qui dépend d'elle capacité d'agir et de ce qui lui est extérieur capacité à décider.
Ces questions structurent le conte. En faisant raconter l'histoire sous la forme d'un conte en changeant le narrateur, à savoir même si c'est vous le héros de l'histoire, il vous est demandé de raconter l'histoire sous l’œil d'un passant par exemple. Cela permet de faire apparaître des aspects implicites et tacites qui ne seraient pas apparu par le récit du super héros (vous). Ainsi, la charge émotionnelle est plus riche, plus explicite et permet de prendre une position différente dans le processus et donc ainsi vous avez plus de recul par rapport aux évènement.
Une autre technique consiste à demander au super héros (toujours vous) de décrire son histoire comme s'il la voyait dans un film. La distanciation en est facilitée.
Elle consiste à mettre en perspective l'objectif et ses conditions de réussite en prenant les deux extrêmes : du pinacle au pilori.
Il s'agit de poser, de faire émerger à la conscience de l'individu les risques et forces de son objectif. Pour ce faire, différents outils permettent de s'assurer que toutes les questions initiales seront analysées.
"Nous sommes tous des farceurs, nous survivons à nos problèmes"
Cioran
Aussi bien avec le QQOCQP, le diagramme d'Ishikawa avec les 5 ou 6 M Matière, Matériel, Méthode, Main d’œuvre, Milieu, Mesure, ou l'arbre des causes Cartes conceptuelles et heuristiques, l'individu passe du stade de l'ignorance à celui de la formation, du "je ne sais pas que je ne sais pas" au "je sais que je ne sais pas" qui correspondent aux étapes 1 et 2 de la modélisation de l'excellence.
Il existe différentes phases dans une action de conseil et à chaque étape correspond différentes techniques de créativité
Le mardi 1er mars 2011, s'est tenue, sous la Coupole, en présence de
M. Luc Chatel, ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et de
la Vie associative, une séance solennelle
inter-académique présidée par M. Gabriel de Broglie, chancelier de
l'Institut, sur le thème : Les nouveaux défis de l'éducation.
“Avant d'enseigner quoi que ce soit à
qui que ce soit, au moins faut-il le connaître. Qui se présente,
aujourd'hui, à l'école, au collège, au lycée, à l'université ?
Ce nouvel écolier, cette jeune étudiante n'a jamais vu veau, vache,
cochon ni couvée. En 1900, la majorité des humains, sur la planète,
travaillaient au labour et à la pâture ; en 2011, la
France, comme les pays analogues, ne compte plus qu'un pour cent de
paysans. Sans doute faut-il voir là une des plus fortes ruptures de
l'histoire, depuis le néolithique. Jadis référée aux
pratiques géorgiques, la culture, soudain, changea. Celle ou celui
que je vous présente ne vit plus en compagnie des vivants, n'habite plus
la même Terre, n'a plus le même rapport au monde. Elle
ou il n'admire qu'une nature arcadienne, celle du loisir ou du
tourisme.
- Il habite la ville. Ses prédécesseurs immédiats, pour plus de la
moitié, hantaient les champs. Mais, devenu sensible à l'environnement,
il polluera moins, prudent et respectueux, que nous
autres, adultes inconscients et narcisses. Il n'a plus la même vie
physique, ni le même monde en nombre, la démographie ayant soudain bondi
vers sept milliards d'humains ; il habite un monde
plein.
- Son espérance de vie va vers quatre-vingts ans. Le jour de leur
mariage, ses arrière-grands-parents s'étaient juré fidélité pour une
décennie à peine. Qu'il et elle envisagent de vivre
ensemble, vont-ils jurer de même pour soixante-cinq ans ? Leurs
parents héritèrent vers la trentaine, ils attendront la vieillesse pour
recevoir ce legs. Ils ne connaissent plus les mêmes âges,
ni le même mariage ni la même transmission de biens. Partant pour la
guerre, fleur au fusil, leurs parents offraient à la patrie une
espérance de vie brève ; y courront-ils, de même, avec, devant
eux, la promesse de six décennies ?
- Depuis soixante ans, intervalle unique dans notre histoire, il et
elle n'ont jamais connu de guerre, ni bientôt leurs dirigeants ni leurs
enseignants. Bénéficiant d ‘une médecine enfin efficace
et, en pharmacie, d'antalgiques et d'anesthésiques, ils ont moins
souffert, statistiquement parlant, que leurs prédécesseurs. Ont-ils eu
faim ? Or, religieuse ou laïque, toute morale se résumait
en des exercices destinés à supporter une douleur inévitable et
quotidienne : maladies, famine, cruauté du monde. Ils n'ont plus le même
corps ni la même conduite ; aucun adulte ne sut leur
inspirer une morale adaptée.
- Alors que leurs parents furent conçus à l'aveuglette, leur
naissance est programmée. Comme, pour le premier enfant, l'âge moyen de
la mère a progressé de dix à quinze ans, les parents d'élèves
ont changé de génération. Pour plus de la moitié, ces parents ont
divorcé. Ils n'ont plus la même généalogie.
- Alors que leurs prédécesseurs se réunissaient dans des classes ou
des amphis homogènes culturellement, ils étudient au sein d'un collectif
où se côtoient désormais plusieurs religions, langues,
provenances et mœurs. Pour eux et leurs enseignants, le
multiculturalisme est de règle. Pendant combien de temps pourront-ils
encore chanter l'ignoble "sang impur" de quelque étranger ? Ils n'ont
plus le même monde mondial, ils n'ont plus le même monde humain.
Mais autour d'eux, les filles et les fils d'immigrés, venus de pays
moins riches, ont vécu des expériences vitales inverses.
Bilan temporaire. Quelle littérature, quelle histoire
comprendront-ils, heureux, sans avoir vécu la rusticité, les bêtes
domestiques, la moisson d'été, dix conflits, cimetières, blessés,
affamés,
patrie, drapeau sanglant, monuments aux morts, sans avoir
expérimenté dans la souffrance, l'urgence vitale d'une morale ?
VOILÀ POUR LE CORPS ; VOICI POUR LA CONNAISSANCE
- Leurs ancêtres fondaient leur culture sur un horizon temporel de
quelques milliers d'années, ornées par l'Antiquité gréco-latine, la
Bible juive, quelques tablettes cunéiformes, une préhistoire
courte. Milliardaire désormais, leur horizon temporel remonte à la
barrière de Planck, passe par l'accrétion de la planète, l'évolution des
espèces, une paléo-anthropologie millionnaire.
N'habitant plus le même temps, ils vivent une toute autre histoire.
- Ils sont formatés par les médias, diffusés par des adultes qui ont
méticuleusement détruit leur faculté d'attention en réduisant la durée
des images à sept secondes et le temps des réponses aux
questions à quinze secondes, chiffres officiels ; dont le mot le
plus répété est "mort" et l'image la plus représentée celle de cadavres.
Dès l'âge de douze ans, ces adultes-là les forcèrent à
voir plus de vingt mille meurtres.
- Ils sont formatés par la publicité ; comment peut-on leur
apprendre que le mot relais, en français s'écrit "- ais", alors qu'il
est affiché dans toutes les gares "- ay" ? Comment peut-on leur
apprendre le système métrique, quand, le plus bêtement du monde, la
SNCF leur fourgue des "s'miles" ?
Nous, adultes, avons doublé notre société du spectacle d'une société
pédagogique dont la concurrence écrasante, vaniteusement inculte,
éclipse l'école et l'université. Pour le temps d'écoute et
de vision, la séduction et l'importance, les médias se sont saisis
depuis longtemps de la fonction d'enseignement.
Critiqués, méprisés, vilipendés, puisque pauvres et discrets, même
s'ils détiennent le record mondial des prix Nobel récents et des
médailles Fields par rapport au nombre de la population, nos
enseignants sont devenus les moins entendus de ces instituteurs
dominants, riches et bruyants.
Ces enfants habitent donc le virtuel. Les sciences cognitives
montrent que l'usage de la toile, lecture ou écriture au pouce des
messages, consultation de Wikipedia ou de Facebook, n'excitent pas
les mêmes neurones ni les mêmes zones corticales que l'usage du
livre, de l'ardoise ou du cahier. Ils peuvent manipuler plusieurs
informations à la fois.
Ils ne connaissent ni n'intègrent ni ne synthétisent comme nous, leurs ascendants. Ils n'ont plus la même tête.
- Par téléphone cellulaire, ils accèdent à toutes personnes ; par
GPS, en tous lieux ; par la toile, à tout le savoir ; ils hantent donc
un espace topologique de voisinages, alors que nous
habitions un espace métrique, référé par des distances. Ils
n'habitent plus le même espace.
Sans que nous nous en apercevions, un nouvel humain est né, pendant
un intervalle bref, celui qui nous sépare des années soixante-dix. Il ou
elle n'a plus le même corps, la même espérance de vie,
ne communique plus de la même façon, ne perçoit plus le même monde,
ne vit plus dans la même nature, n'habite plus le même espace. Né sous
péridurale et de naissance programmée, ne redoute plus,
sous soins palliatifs, la même mort. N'ayant plus la même tête que
celle de ses parents, il ou elle connaît autrement.
- Il ou elle écrit autrement. Pour l'observer, avec admiration,
envoyer, plus rapidement que je ne saurai jamais le faire de mes doigts
gourds, envoyer, dis-je, des SMS avec les deux pouces, je
les ai baptisés, avec la plus grande tendresse que puisse exprimer
un grand-père, Petite Poucette et Petit Poucet. Voilà leur nom, plus joli que le vieux mot, pseudo-savant, de dactylo.
- Ils ne parlent plus la même langue. Depuis Richelieu, l'Académie
française publie, à peu près tous les vingt ans, pour référence, le
dictionnaire de la nôtre. Aux siècles précédents, la
différence entre deux publications s'établissait autour de quatre à
cinq mille mots, chiffres à peu près constants ; entre la précédente et
la prochaine, elle sera d'environ trente mille. A ce
rythme, on peut deviner qu'assez vite, nos successeurs pourraient se
trouver, demain, aussi séparés de notre langue que nous le sommes,
aujourd'hui, de l'ancien français pratiqué par Chrétien de Troyes
ou Joinville. Ce gradient donne une indication quasi photographique des
changements que je décris. Cette immense
différence, qui touche toutes les langues, tient, en partie, à la
rupture entre les métiers des années récentes et ceux d'aujourd'hui.
Petite Poucette et son ami ne s'évertueront plus aux mêmes
travaux. La langue a changé, le labeur a muté.
L'INDIVIDU
Mieux encore, les voilà devenus tous deux des individus. Inventé par
saint Paul, au début de notre ère, l'individu vient de naître ces
jours-ci. De jadis jusqu'à naguère, nous vivions
d'appartenances : français, catholiques, juifs, protestants, athées,
gascons ou picards, femmes ou mâles, indigents ou fortunés… nous
appartenions à des régions, des religions, des cultures,
rurales ou urbaines, des équipes, des communes, un sexe, un patois,
la Patrie. Par voyages, images, Toile et guerres abominables, ces
collectifs ont à peu près tous explosé.
Ceux qui restent s'effilochent. L'individu ne sait plus vivre en
couple, il divorce ; ne sait plus se tenir en classe, il bouge et
bavarde ; ne prie plus en paroisse ; l'été dernier, nos
footballeurs n'ont pas su faire équipe ; nos politiques savent-ils
encore construire un parti plausible ou un gouvernement stable ?
On dit
partout mortes les idéologies ; ce sont les
appartenances qu'elles recrutaient qui s'évanouissent.
Cet nouveau-né individu, voilà plutôt une bonne nouvelle. A balancer
les inconvénients de ce que l'on appelle égoïsme par rapport aux crimes
commis par et pour la libido d'appartenance – des
centaines de millions de morts –, j'aime d'amour ces jeunes gens.
Cela dit, reste à inventer de nouveaux liens. En témoigne le
recrutement de Facebook, quasi équipotent à la population du monde.
Comme un atome sans valence, Petite Poucette est toute nue. Nous,
adultes, n'avons inventé aucun lien social nouveau. L'entreprise
généralisée du soupçon et de la critique contribua plutôt à les
détruire.
Rarissimes dans l'histoire, ces transformations, que j'appelle
hominescentes, créent, au milieu de notre temps et de nos groupes, une
crevasse si large et si évidente que peu de regards l'ont
mesurée à sa taille, comparable à celles visibles au néolithique, à
l'aurore de la science grecque, au début de l'ère chrétienne, à la fin
du Moyen Age et à la Renaissance.
Sur la lèvre aval de cette faille, voici des jeunes gens auxquels
nous prétendons dispenser de l'enseignement, au sein de cadres datant
d'un âge qu'ils ne reconnaissent plus : bâtiments, cours de
récréation, salles de classes, amphithéâtres, campus, bibliothèques,
laboratoires, savoirs même… cadres datant, dis-je, d'un âge et adaptés à
une ère où les hommes et le monde étaient ce qu'ils
ne sont plus.
Trois questions, par exemple : que transmettre ? A qui le transmettre ? Comment le transmettre ?
QUE TRANSMETTRE ? LE SAVOIR !
Jadis et naguère, le savoir avait pour support le corps du savant,
aède ou griot. Une bibliothèque vivante… voilà le corps enseignant du
pédagogue. Peu à peu, le savoir s'objectiva : d'abord dans
des rouleaux, sur des velins ou parchemins, support d'écriture ;
puis, dès la Renaissance, dans les livres de papier, supports
d'imprimerie ; enfin, aujourd'hui, sur la toile, support de messages
et d'information. L'évolution historique du couple support-message
est une bonne variable de la fonction d'enseignement. Du coup, la pédagogie changea au moins trois fois : avec
l'écriture, les Grecs inventèrent la Paideia ; à la suite de l'imprimerie, les traités de pédagogie pullulèrent. Aujourd'hui ?
Je répète. Que transmettre ? Le savoir ? Le voilà, partout sur
la Toile, disponible, objectivé. Le transmettre à tous ? Désormais, tout
le savoir est accessible à tous. Comment le transmettre
? Voilà, c'est fait. Avec l'accès aux personnes, par le
téléphone cellulaire, avec l'accès en tous lieux, par le GPS, l'accès au
savoir est désormais ouvert. D'une certaine manière, il
est toujours et partout déjà transmis. Objectivé, certes, mais, de plus, distribué. Non concentré.
Nous vivions dans un espace métrique, dis-je, référé à des centres, à
des concentrations. Une école, une classe, un campus, un
amphi, voilà des concentrations de personnes, étudiants et
professeurs, de livres en bibliothèques, d'instruments dans les
laboratoires… ce savoir, ces références, ces textes, ces dictionnaires…
les voilà distribués partout et, en particulier, chez vous – même
les observatoires ! mieux, en tous les lieux où vous vous déplacez ; de
là étant, vous pouvez toucher vos collègues, vos élèves,
où qu'ils passent ; ils vous répondent aisément. L'ancien espace des
concentrations – celui-là même où je parle et où vous m'écoutez, que
faisons-nous ici ? – se dilue, se répand ; nous vivons,
je viens de le dire, dans un espace de voisinages immédiats, mais,
de plus, distributif. Je pourrais vous parler de chez moi ou d'ailleurs,
et vous m'entendriez ailleurs ou chez vous, que
faisons-nous donc ici ?
Ne dites surtout pas que l'élève manque des fonctions cognitives qui
permettent d'assimiler le savoir ainsi distribué, puisque, justement,
ces fonctions se transforment avec le support et par
lui. Par l'écriture et l'imprimerie, la mémoire, par exemple, muta
au point que Montaigne voulut une tête bien faite plutôt qu'une tête
bien pleine. Cette tête vient de muter encore une fois. De
même donc que la pédagogie fut inventée (paideia) par les
Grecs, au moment de l'invention et de la propagation de l'écriture ; de
même qu'elle se transforma quand émergea l'imprimerie, à
la Renaissance ; de même, la pédagogie change totalement avec les
nouvelles technologies. Et, je le répète, elles ne sont qu'une variable
quelconque parmi la dizaine ou la vingtaine que j'ai
citée ou pourrais énumérer.
Ce changement si décisif de l'enseignement – changement répercuté
sur l'espace entier de la société mondiale et l'ensemble de ses
institutions désuètes, changement qui ne touche pas, et de loin,
l'enseignement seulement, mais aussi le travail, les entreprises, la
santé, le droit et la politique, bref, l'ensemble de nos institutions –
nous sentons en avoir un besoin urgent, mais nous en
sommes encore loin.
Probablement, parce que ceux qui traînent, dans la transition entre
les derniers états, n'ont pas encore pris leur retraite, alors qu'ils
diligentent les réformes, selon des modèles depuis
longtemps effacés. Enseignant pendant un demi-siècle sous à peu près
toutes les latitudes du monde, où cette crevasse s'ouvre aussi
largement que dans mon propre pays, j'ai subi, j'ai souffert
ces réformes-là comme des emplâtres sur des jambes de bois, des
rapetassages ; or les emplâtres endommagent le tibia, même artificiel :
les rapetassages déchirent encore plus le tissu qu'ils
cherchent à consolider.
Oui, depuis quelques décennies je vois que nous vivons une période
comparable à l'aurore de la Paideia, après que les Grecs apprirent à
écrire et démontrer ; semblable à la Renaissance qui vit
naître l'impression et le règne du livre apparaître ; période
incomparable pourtant, puisqu'en même temps que ces techniques mutent,
le corps se métamorphose, changent la naissance et la mort, la
souffrance et la guérison, les métiers, l'espace, l'habitat,
l'être-au-monde.
Face à ces mutations, sans doute convient-il d'inventer
d'inimaginables nouveautés, hors les cadres désuets qui formatent encore
nos conduites, nos médias, nos projets adaptés à la société du
spectacle. Je vois nos institutions luire d'un éclat semblable à
celui des constellations dont les astronomes nous apprirent qu'elles
étaient mortes depuis longtemps déjà.
Pourquoi ces nouveautés ne sont-elles point advenues ? Je crains
d'en accuser les philosophes, dont je suis, gens qui ont pour métier
d'anticiper le savoir et les pratiques à venir, et qui ont,
ce me semble, failli à leur tâche. Engagés dans la politique au jour
le jour, ils n'entendirent pas venir le contemporain. Si j'avais eu à
croquer le portrait des adultes, dont je suis, ce profil
eût été moins flatteur.
Je voudrais avoir dix-huit ans, l'âge de Petite Poucette et de Petit
Poucet, puisque tout est à refaire, puisque tout reste à inventer. Je
souhaite que la vie me laisse assez de temps pour y
travailler encore, en compagnie de ces Petits, auxquels j'ai voué ma
vie, parce que je les ai toujours respectueusement aimés.