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14 janv. 2020

La lapidation du dernier français : Des entrailles de l'animal au tweet jusqu'à l'attentat

https://code7h99.blogspot.com/2020/01/la-lapidation-du-dernier-francais.html

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#LLDDF Épisode 2 : Des entrailles de l'animal au tweet jusqu'à l'attentat.



Aussi bien chez les grecs de l'Antiquité, les perses, les babyloniens ou encore les pharaons, savoir prédire les événements était une interrogation scientifique. L'art de la divination était alors considéré comme l'intersection de plusieurs sciences : la météorologie, l'astronomie et les mathématiques jusqu'à la lecture des entrailles d'animaux sacrifiés.

En 1876, Cesare Lombroso publiait L'Homme Criminel, un ouvrage dans lequel il défendait l'idée que les criminels étaient identifiables à leur morphologie et il proposait des mesures de sûreté afin de protéger la société de leurs agissements à venir avec une incarcération d'anticipation. La criminologie se saisissait de sa théorie.

La science progressait et la justice avec l'aide de la criminologie diversifiait ses réponses. De l'incarcération à la réhabilitation, les criminologues cherchaient et proposaient toute une série d'outils afin d'évaluer les risques de récidives, la dangerosité d'un criminel, la détention préventive, les périodes de probation, la libération sous caution ou l'internement forcé. 

La justice et la société s'interrogaient alors sur la violence, ses caractéristiques et ses déterminants, ce  qui amènait à une recherche d'équilibre entre prévenir, se prémunir et guérir, soit également une question de santé publique. 

Les recherches progressaient avec le développement des mathématiques et des neurosciences, entre la prédiction d'événements et les signes neurologiques de la violence par l'existence d'un biomarqueur cérébral caractéristique par types de violence.

Déjà en 1972, Lorenz avec « Prédictibilité : le battement d'ailes d'un papillon au Brésil provoque-t-il une tornade au Texas ? » venait renforcer les criminologues sur la question des conditions initiales et des bénéfices de la neuroprédiction face aux diagnostiques faillibles des psychiatres et psychologues pour prévenir d'une récidive.

L'entrée en scène du numérique et du machine learning.


D'une logique de diagnostiques à une logique préventive à l'aide de la neuro-imagerie et des calculs de probabilité : Twitter et l'anticipation des crimes.

Alors que les études tentaient de prédire la récidive à partir du passé du criminel et de son cerveau, des conditions d'incarcération et du milieu dans lequel va évoluer le criminel libéré,  les mathématiques avec le développement des statistiques permettaient grâce aux algorithmes de prédire les occurrences et la géolocalisation de la criminalité dans les grandes villes. Si certains criminels avaient annoncé leur passage à l'acte sur des réseaux comme lors d'attentats aux États-Unis, les algorithmes permettaient également à partir d'autres conditions initiales de prédire des actions criminogènes à partir de Twitter.

L'estimation par noyau, une méthode probabiliste, permettait, par exemple, quand différents tweets évoquent dans une même zone géographique, une forte consommation d'alcool, d'établir un risque délictuel ou criminogène élevé et de le prévenir.

Fort de ces connaissances, notre homme ordinaire commençait à considérer les mouvances terroristes non pas comme une somme d'individus mais comme un "Moi groupal", passant du niveau individuel au niveau phénoménal. Considérant que le passage à l'acte dépendrait du contexte, il devait alors s'interroger sur les conditions initiales de chaque événement en fonction des éléments déclencheurs comme une forte dissonance cognitive où l'un des individus de ce "moi groupal" ne pourrait s'en échapper que par un suicide religieux, soit un attentat. L'étude des conversations sur twitter s’avérait riches d'enseignements.
Le relativisme qui régnait sur Twitter garantissait le droit des minorités à défendre leur propre vision du monde, des LGBTistes comme des islamistes ou des féministes se sentant violées par un regard. Certes, ce relativisme à l'emporte pièce pouvait offrir temporairement une protection efficace. Mais, fondamentalement, il était contradictoire avec tout projet d’émancipation car il dépossèdait ceux qui se vivaient comme dominés des armes de la critique. Ils vivaient dans une double pensée qu'ils se créeaient eux-mêmes, en pleine dissonance cognitive.


En détruisant l’espace des raisons, le relativisme enfermait les plus faibles dans le seul espace des rapports de force où ils seraient, par définition, toujours les vaincus.
De là, il réussissait à prédire chaque attentat du Bataclan à Nice, de Strasbourg à Lyon, de Paris à Villejuif, etc... pour paraphraser : " Un tweet clash entre indigénistes et les autres provoque-t-il un attentat ? ". Il préviendrait, sur twitter, chaque attentat avec l'expression dièse #InOdinWebTrust attirant l'attention de différentes agences de renseignement. Chacun de ses tweets étant horodatés, il ne pouvait être accusé de prédictions illusoires comme il l'avait expliqué dans un moment twitter avec "Et l'Homme créa une prophétie".

Une équipe d'autistes Asperger du renseignement français s'approchait de lui pour tenter de comprendre la qualité de ses prédictions. Il leur indiquait l'intérêt du prisme de la synesthésie spatio-temporelle conjuguée à la cognitive. Ils repartirent à leur modélisation sans remerciement comme à leur habitude.
Quant à lui, il devenait l'ennemi à abattre, une chasse à l'Homme commença qui amènerait à sa lapidation, il en savait trop sur les errements étatiques et associatifs français.

Les intellectuels de la criminologie n'étaient ni des amis de la vérité ni de la démocratie, leur sentiment de supériorité en était le frein majeur tout comme leurs croyances dans la sociologie dont ils étaient majoritairement issus, réduisant la recherche scientifique à rien et instrumentalisant la criminologie à des fins de réussite personnelle, ils continueraient à subir les événements à défaut de les anticiper. Ils tenaient à leurs postes et mettaient tout en œuvre pour préserver leurs fonctions aussi inutiles étaient-elles devenues dans un monde interconnecté où les ordinateurs supplantaient le nombre de professeurs, où le savoir était en accès libre tout comme le Machine Learning.

Entre des déterminismes génétiques, biologiques et des comportements sociaux aléatoires, la question d'une éthique de la connaissance pour renforcer les institutions aurait dû être primordiale mais aurait-il fallu que 2 + 2 = 4 soit l'objectif.

Si les hommes ne deviennaient pas meilleurs que leurs religions, le monde devenait effectivement un enfer. Ils n'étaient pas des êtres de savoir, ils avaient appris des choses car ils avaient été convaincus par d'autres disposant d'une légitimité religieuse et non scientifique mais ils n'apprennaient plus rien d'eux-mêmes et étaient dénués d'une éthique de la croyance, l'Homme sage proportionnait sa croyance aux preuves.

« Lors de réunions, j'ai régulièrement été présenté à des personnes qui, selon les normes traditionnelles, sont considérées comme très éduquées ; elles ont souvent exprimé, avec grande vivacité, leur étonnement du manque de culture des scientifiques. Quelquefois, on m'a interpellé et j'ai répliqué en demandant aux invités combien parmi eux pouvaient expliquer le deuxième principe de la thermodynamique. On m'a répondu froidement, car personne ne connaissait la réponse. Pourtant, je n'ai demandé que l'équivalent scientifique de : Avez-vous déjà lu une œuvre de Shakespeare ? Présentement, je pense que si j'avais posé une question plus simple — disons, qu'est-ce que la masse ou l'accélération ?, l'équivalent scientifique de Savez-vous lire ? — moins d'une personne sur dix parmi les gens très éduqués aurait compris que je parlais la même langue. Le grand édifice de la physique moderne est donc ignoré, et la majorité des gens les plus intelligents de l'Occident sont pareils à leurs ancêtres du néolithique à cause de leur connaissance sommaire. »
Charles Percy Snow, 1959

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