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2 févr. 2020

La lapidation du dernier français : Grâce à la féministe Yael Mellul, les femmes enfin condamnées pour le suicide forcé de leur conjoint et conjointe.



Suite au Grenelle des violences faites aux femmes hétérosexuelles organisé par la secrétaire d’État Marlène Schiappa, les associations féministes se battaient entre elles pour avoir le plus de subventions de l’État français. Chaque association avançait des théories plus ésotériques les unes que les autres sur l'origine des violences chez le mâle Blanc et seulement chez le mâle Blanc. L'épisode du MillaGate avait démontré qu'une lesbienne blanche pouvait être menacée de mort et interdite de scolarité sans que les féministes et les partis de gauche ne lèvent un œil. L'ésotérisme était tel que certaines féministes se nommaient désormais Les Sorcières. Rarement un tel niveau d'obscurantisme n'avait régné en France avec les mouvements féministes qui s'étaient affranchis depuis bien longtemps de la raison et des sciences.

L'une des féministes, Yael Mellul qui avait échoué à faire condamner le chanteur Bertrand Cantat pour le suicide d'une de ses ex-compagnes cherchait à tout prix à faire condamner les hommes pour le suicide qu'elle qualifiait de forcé chez leur conjointe. Même s'il était étonnant qu'une personne comme Yael Mellul qui avait la qualité d'avocate, c'est-à-dire sans lien avec la médecine et la psychiatrie pour avoir un fondement scientifique sur les causes multiples d'un suicide, soit considérée comme compétente sur ce sujet, son intense lobbying auprès du gouvernement avait porté ses fruits. Les ministres de l'emploi et de l'économie et les banquiers devaient-ils être condamnés suite à la hausse des suicides en raison de la crise de 2008 ? 

Le pedigree de cette féministe aurait dû dissuader un quelconque gouvernement d'écouter cette femme, elle était connue pour être un soutien de l'association la LDJ, une organisation jugée comme terroriste par les USA. Elle avait affiché son soutien sur twitter en 2015 à leurs actions de piratage. En France, des membres de cette association avaient déjà été condamnés pour des faits de violence contre différentes personnes dont l'un des ex-membres avait été envoyé aux assises pour  violences volontaires avec préméditation ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Elle avait milité pour la pénalisation des clients de prostitués et obtenu gain de cause quand les études en Europe montraient que ce genre d'actions entraînait plus de violences et de stigmatisations pour les personnes ayant décidé de faire librement le commerce de leur corps.



Cautionner la violence des uns, participer à plus de violences contre les prostitués et accuser sans fondement la violence et la responsabilité des autres, tout cela pouvait être considéré comme schizophrénique et loin d'une position d'une démocrate s'en remettant à l'impartialité de la justice et au libre arbitre des personnes dont les femmes, mais bon sans travail et devoir de mémoire qui se souvenait des actions terroristes des premières féministes, les suffragettes ?

L'histoire serait ironique en réaffirmant la force du réel face aux obscurantistes. Si la France avait adopté les recommandations de Yael Mellul, la science allait faire son entrée au tribunal et les chiffres de suicides suite à des violences domestiques étaient sans appel pour les femmes.


Au-delà de la réalité de ces chiffres et des conséquences pour la circonstance aggravante lors d'un suicide d'un des conjoints, l'autre question que posait l'action de Yael Mellul était que cela faisait des femmes des êtres inférieurs aux hommes. 
En effet, les causes du suicide étudiées par la suicidologie posait une question sans réponse : Si le suicide, le meurtre de soi est l'ultime liberté laissée à un homme, enlever cette explication aux femmes, les rendaient incapables d'être responsables de leurs actes par elles-mêmes, soit des enfants éternels, des êtres sous tutelle. 
Ainsi, il en était de l'obscurantisme des féministes en France qui se retrouvait dans les propos et les actions de Yael Mellul ou de l'association Osez le féminisme chez qui elle donnait des conférences sur le thème le suicide forcé des femmes dans le cadres des violences conjugales en oubliant aussi bien les hommes que les lesbiennes. 
Mais, peut-être, pensait-elle comme la féministe Monique Wittig pour qui les lesbiennes n'étaient pas des femmes, comment savoir chez les obscurantistes qui raisonnaient sur des croyances éculées ?
Peut-être ignorait-elle que les violences conjugales sont plus importantes chez les couples de lesbiennes que dans les couples hétérosexuels et les couples d'homosexuels, comment savoir ?
Le rapport du gouvernement avait omis les meurtres de femmes par leur conjointe et les associations Nous Toutes et Osez le féminisme ne comptabilisaient pas les meurtres de femmes lesbiennes par leur conjointe comme féminicide, un terme impropre, uxoricide aurait été le bon terme.
Les obscurantistes ne lisaient pas les rapports scientifiques et ne comptabilisaient que les cas qui accréditaient leurs croyances, qui elles seules comptaient pour leur esprit. Le réel appartenait donc au déni, au monde profane, elles vivaient dans un monde sacré où les femmes étaient des princesses Disney en attente d'un prince charmant.

L'équation 2 + 2 = 5 devait être considérée comme vraie pour croire que les violences conjugales étaient le fait des seuls hommes et mettre de côté les apports de la Science. Mais bon, la réalité savait être patiente et en attendant l'image des femmes par les féministes ravissait les religieux et leur ordre patriarcal.
La dernière vidéo d'une autre féministe Maïa Mazaurette, une femme qui se vivait comme un trou à bites y expliquait que les pratiques lesbiennes étaient plus en adéquation avec la réalité du corps féminin, que les femmes devaient sortir du genre et des idées reçues. Le lesbianisme était un choix pour cette féministe dont le média Brut faisait la promotion. Les féministes commençaient à développer le même discours que les religions sur l'homosexualité, le choix.
Les féministes françaises étaient devenues des êtres sans tête, bonnes pour le palais des mythes et des croyances. Le réel n'était pas un lieu de vie pour ces femmes sous emprise de l'idéologie féministe et qui étaient dans la paranoïa du patriarcat. Une lesbienne avait plus de probabilité d'être violée par sa conjointe qu'une femme par son mari mais les féministes ne lisaient pas les études scientifiques comment auraient-elles pu savoir ?

Les épisodes précédents :
https://code7h99.blogspot.com/2020/01/la-lapidation-du-dernier-francais.html

https://code7h99.blogspot.com/2020/01/la-lapidation-du-dernier-francais_12.html

https://code7h99.blogspot.com/2020/01/la-lapidation-du-dernier-francais-des.html

https://code7h99.blogspot.com/2020/01/la-lapidation-du-dernier-francais-les.html

https://code7h99.blogspot.com/2020/01/la-lapidation-du-dernier-francais-de.html 




https://code7h99.blogspot.com/2020/01/la-lapidation-du-dernier-francais-de_29.html

3 janv. 2020

Vanessa Springora, Bianca Lamblin et Cécile de Volange, l'histoire de la pédophilie féministe à la française ?

Lors de notre précédent article : La Pédophilie en France : la fin d'une omerta ?, nous avons traité ce sujet sous l'angle de la presse française et des abus sexuels sur enfant du 19 ème siècle à nos jours.

Le livre Le Consentement de Vanessa Springora défraie la chronique et toutes les féministes françaises sont sur le pont à crier avec la meute contre Gabriel Matzneff et les cercles littéraires qui l'accueillent et font de lui un écrivain édité par la Maison Gallimard. 

Pour les féministes françaises, la femme est sous domination masculine même si la domination masculine n'existe pas et elles sont prêtes à toutes les manipulations statistiques pour affirmer que la femme sans la féministe est une condamnée, incapable de reconnaître son statut de victime éternelle. 

Nous avons déjà consacré plusieurs articles sur les impostures et faillites des féministes françaises :





Revenons au débat suscité par Le consentement de Vanessa Springora ou de l'histoire du libertinage à la pédophilie et pédocriminalité en France.

En 1782, Pierre Choderlos de Laclos publie Les liaisons dangereuses mettant en scène trois protagonistes : le couple libertin composé de la Marquise de Mertueil et du Vicomte de Valmont et de leur proie Cécile de Volange, agée de 15 ans.
A cette époque, les rapports sexuels avec mineurs sans violence ne sont pas condamnés. Il faut attendre 1832 pour une condamnation si la personne mineure est âgée de moins de 11 ans. Il est fréquent dans le milieu aristocratique que des jeunes filles de 11 ans à 15 ans soient mariées à des hommes plus âgés.
Les meneurs de jeu sont ces libertins qui n'ont pour but que de séduire et arriver à leur fin avec les femmes qu'ils rencontrent. 
En un mot : collectionner les conquêtes. Mais les libertins apprécient aussi la compagnie de jeunes filles. 

« Déflorer une vierge, n'est-ce pas un projet plus excitant... »
La marquise de Mertueil

Imagine-t-on quel serait le livre écrit par Cécile de Volange, quarante ans après avoir été déflorée par le Vicomte de Valmont sur les conseils de la Marquise de Merteuil, amie de sa tutrice ?

Quelques siècles plus tard en France ... Simone de Beauvoir souvent considérée comme une théoricienne importante du féminisme, notamment grâce à son livre Le Deuxième Sexe publié en 1949, elle a participé au mouvement de libération des femmes dans les années 1970.

 « On ne naît pas femme, on le devient »
Simone de Beauvoir

Simone de Beauvoir, enseignante bisexuelle, a pour habitude de coucher avec de jeunes élèves du Lycée Molière où elle enseigne. Elle est dans ce qu'on appelle en 2020, un détournement de mineurs.

Est-ce pour cette raison que la Secrétaire d’État à l'égalité homme - femme, Marlène Schiappa a déclaré à propos de la femme d'Emmanuel Macron, le président de la République Française : « Brigitte Macron est la nouvelle Simone de Beauvoir » ?

Simone de Beauvoir a couché avec différentes élèves et elle en a partagé certaines avec son compagnon Jean-Paul Sartre.

Bianca Lamblin, le jouet sexuel de Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre tel qu'elle le raconte dans Mémoires d’une jeune fille dérangée (Balland, 1993), et c’est dans le vitriol qu’elle trempe sa plume comme on dit du livre de Vanessa Springora.

La ressemblance avec l'histoire entre Vanessa Springora et Gabriel Matzneff devient alors évidente, tout comme la continuité avec Les Liaisons Dangereuses.

« L’intelligence de son regard d’un bleu lumineux nous frappa dès le début », écrit Bianca Lamblin, qui porte alors son nom de jeune fille, Bienenfeld. « A seize ans, on est facilement ébloui », ajoute-t-elle.  

Vanessa Springora, directrice des éditions Julliard, l’auteure se souvient d’un « bel homme » au « physique de moine bouddhiste émacié », aux « yeux d’un bleu surnaturel » et à la présence « cosmique » dans Le consentement.

Vanessa Springora : « Par son statut d'écrivain, Gabriel Matzneff redoublait son entreprise de prédation par une exploitation littéraire de cette séduction et de possession des jeunes filles et jeunes garçons. Il utilisait la littérature pour continuer à assouvir ses pulsions ». Elle aurait pu rajouter comme elle est censée avoir une culture littéraire en sa qualité d'éditrice, à la manière d'une Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre s'appuyant sur leur aura littéraire et féministe pour mettre dans leur lit des jeunes élèves.

Après la mort de Simone de Beauvoir sont publiées les Lettres à Sartre, dans lesquelles Bianca Lamblin est nommée Louise Védrine, et une biographie de Beauvoir de Deirdre Bair qui révèle la véritable identité de Louise Védrine. Bianca Lamblin, humiliée et blessée par ce qu'elle découvre dans ces lettres, répond aux écrits posthumes de Beauvoir par une autobiographie intitulée Mémoires d'une jeune fille dérangée. Elle y décrit comme Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre ont abusé d’elle à l’âge de seize ans et écrit :
« J’ai découvert que Simone de Beauvoir puisait dans ses classes de jeunes filles une chair fraîche à laquelle elle goûtait avant de la refiler, ou faut-il dire plus grossièrement encore, de la rabattre sur Sartre. ».
Quant à Sartre, avec lui aussi la relation prit son temps au début, et fut philosophique avant de passer au lit, mais on le sent plus prédateur, car il est question de seulement quelques semaines, et pas de profiter d’une contingence de voyage, mais de planifier une défloration de la façon la plus directe et sciemment immorale possible (l’auteure parle de « muflerie »). Alors qu’il conduit Bianca dans sa chambre d’hôtel, il lui dit froidement : « La femme de chambre de l’hôtel va être bien étonnée, car hier j’ai déjà pris la virginité d’une jeune fille » (p. 55).

Conséquents dans leur perversion, Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre signèrent des pétitions en 1977 appelant à la dépénalisation de la pédophilie, dénonçant la condamnation de trois hommes pour avoir eu des relations sexuelles avec des enfants de douze et treize ans.   

Dans l'affaire qui oppose Vanessa Springora à Gabriel Matzneff, ce dernier a publié de son vivant les lettres de Vanessa quand elle avait 14 ans où elle lui déclare son amour d'alors.
Cette publication vaut condamnation de la part de Marlène Schiappa qui le qualifie de pédocriminel, ce qu'elle ne fait pas pour Brigitte Macron.
Le camps des pro-pédophiles s'est appuyé en France sur les sciences sociales et la psychanalyse en avançant que l’enfant est un pervers polymorphe à la sexualité débridée. Ils expliquaient que le regard sur la pédophilie est une construction sociale et culturelle, donc arbitraire, soit qu'on pouvait s’en affranchir. 
Tout comme les féministes d'aujourd'hui s'appuient sur les sciences sociales pour expliquer que le genre et la parentalité sont une construction sociale pour vendre l'idée de la PMA / GPA et que chacun peut déterminer son sexe.


Par ailleurs, l'injonction à se considérer comme victime et à écarter toute personne ayant un vécu différent est à nouveau en marche. Si une personne ne déclare pas ne pas avoir été traumatisée par une relation dissymétrique, elle est considérée comme pro-quelque chose. Certains psychiatres regroupés en association de lutte contre les viols expliquent que tout viol laisse un traumatisme éternel, ce qui est faux mais c'est leur stratégie pour se créer une rente financière avec les subventions, peu importe qu'ils créent par ces discours de nouvelles victimes, qu'ils exigent le silence des voix discordantes comme n'importe quel mouvement sectaire et qu'ils mettent en place des statistiques dont les hommes violés disparaissent.

Que disent les féministes qui idolâtrent les pédophiles Simone de Beauvoir ou Colette à propos de Gabriel Matzneff ?

L'exemple de la franc-maçonne féministe Françoise Laborde :
 

La question du consentement n'est pas une problématique morale contrairement au traitement actuel mais une question de légalité, soit pour la justice,  un traitement au cas par cas.  La loi actuelle fait que la majorité sexuelle est à 15 ans, ce qui n'empêche pas des jeunes filles d'être une mère à 14 ans, elles ne sont pas avortées au nom du principe qu'elles ne peuvent être consentantes à la maternité à cet âge là.
La loi permet de condamner les détournements de mineurs et nous pouvons observer qu'en France, tout dépend de qui détourne : un homme ou une femme !

Pour conclure, l'événement littéraire qui ne sera pas relayé par les féministes françaises : l'ouvrage de Joffrine Donnadieu.

« Depuis dix ans, j'anime des ateliers d'expression et de théâtre dans deux hôpitaux, à Paris.

Le premier, à la Salpêtrière, concerne des enfants et des adolescents dépressifs, suicidaires, maltraités, parfois à la lisière de la schizophrénie. Le second, à Necker. 
A l'intérieur de ces ateliers, j'ai entendu beaucoup de témoignages d'enfants abusés par des femmes. Romy est une sorte de mosaïque de tous ces récits. » 
 Joffrine Donnadieu
Une histoire de France

28 déc. 2019

La pédophilie en France : La fin d'une omerta ?

"Déflorer une vierge, n'est-ce pas un projet plus excitant..."
La marquise de Mertueil

Actuellement un lynchage médiatique a lieu en France avec Gabriel Matzneff.


La prise en compte des crimes sur enfants est un phénomène plutôt récent dans l'histoire française. Elle est concomitante avec un mouvement de réflexion globale de la société sur l'enfance. C'est à la fin du 19e siècle que la société s’intéresse au travail des mineurs et commence à réfléchir à une législation spécifique aux droits de l'enfant.

La manière dont la presse relate les abus sexuels sur mineurs comprend quatre grandes phases :

1 - De 1880 à 1920 : le temps des accusations
2 - De 1920 à 1970 : le temps du reflux
3 - La révolution sexuelle des années 1970 : Il est interdit d'interdire
4 - Le tournant des années 1990 avec une condamnation sans appel de cette pratique ou presque.

De 1880 à 1920 : Le temps des accusations

La presse relate les abus sexuels et les mauvais traitements sur enfant. Le journal La Dépêche consacrera même une rubrique nommée Les Satyres en 1910. Si la presse française a eu du retard dans l'exposition des viols et des attentats à la pudeur, cette médiatisation des affaires a participé à une prise de conscience populaire.

En 1898, une loi est votée en France sur la répression des violences, voies de fait, actes de cruauté et attentats commis envers les enfants.

Les crimes des satyres commis sur les garçons et les filles posent déjà la question du consentement avec la formule : "Victime ou complice ?" mais uniquement pour les filles et non pour les garçons.
En effet, très rapidement, les crimes sur enfant sont essentialisés et la pédophilie féminine est largement excusée. La naturalisation de cette criminalité provient essentiellement des milieux médicaux et judiciaires. L’expertise psychiatrique et l’évaluation sociale du crime sexuel sur enfant (France, XIXe-XXe siècles)

La presse distingue alors deux types de faits : les abus sexuels sur enfants hors cercle familial avec l'émergence du stéréotype du seul prédateur pédophile, la prédatrice est oubliée et les abus sexuels incestueux où la responsabilité des enfants est interrogée et est sujette à caution. Pour les garçons abusés par des femmes pédophiles, l'absence de traces corporelles rend leur témoignage encore suspicieux et leur parole est largement étouffée et prête à rire.

Si la presse abreuve en détails son lectorat pour les autres crimes, elle est dans une économie du silence concernant les crimes sexuels sur enfant où les services d'investigation sont aux abonnés absents. Les criminels n'ont pas la parole et encore moins les enfants.

En 1904, le Parlement fait voter une loi concernant «l’éducation des enfants difficiles et vicieux de l’Assistance publique», ceux qui, précisément, avaient subi des sévices sexuels.

De 1920 à 1970 : Le reflux

Le silence sur ces crimes augmente, ils sont évoqués quand l'enfant décède sinon ils font l'objet d'une dépêche lapidaire. La parole des enfants est toujours largement sujette à caution. Lorsqu’en 1960, André Le Troquer, ancien président de l’Assemblée nationale, est condamné avec 23 personnes pour ce que la presse appelle alors une affaire de « Ballets roses » la moralité des jeunes filles est examinée de très près, puisque « certaines, il est vrai, abusaient des maquillages et des décolletés » affirme Le Parisien libéré.

Les crimes sur enfant sont davantage condamnés comme un outrage à la société que pour les impacts qu'ils ont sur les enfants. Le traitement est avant-tout moraliste, les enfants disparaissent des scènes de crime, ils sont invisibilisés. 

1970, la révolution sexuelle : Il est interdit d'interdire


Avec leurs écrits Gide, Montherlant ou Roger Peyrefitte ont célébré les pratiques pédophiles au nom de la liberté.
Et c'est au nom de la libération des mœurs, du droit à la différence des « amours minoritaires » et de la contestation de l’ordre bourgeois, que Libération accueille Tony Duvert et Gabriel Matzneff, interviewés par Guy Hocquenghem.
Les livres de Tony Duvert décrivent des activités pédophiles sans dissimuler, et même en revendiquant leur caractère autobiographique. Descriptions de scènes de drague, de fellation, de sodomie avec enfants, tout ceci est contenu dans cette littérature, bientôt promue par Le Gai pied, journal des homosexualités, dont le numéro 0 paraît en février 1979. Tout est mis sur le même plan, au nom du droit à la différence : amours libres, couples informels, homosexualité, zoophilie, pédophilie. 
En 1980, Roland Jaccard salue, dans Le Monde des livres, la dernière publication de Tony Duvert, L’enfant au masculin, avec ces mots : ce livre « traite d’un sujet qui chagrine les familles, indigne les vertueux, dérange les plus permissifs et choque même les professionnels du scandale : la pédérastie ». Et Jaccard loue cette « pensée si généreuse » qui débusque les « hypocrisies ».
Enfin, en 1981 encore, Philippe Sollers mêle critique et louanges à propos du dernier livre de Gabriel Matzneff. Reconnaissant en lui un libertin métaphysique, qui « réinvente la transgression, le scandale en se lançant à corps perdu dans l’aventure qui ne peut pas ne pas révulser la loi : la chasse aux mineurs », il ajoute : « Ce dernier point est probablement inacceptable. Il m’est complètement étranger. Je ne juge pas, je constate. Je vois que cela a lieu. J’essaye de comprendre cette fantaisie obstinée, peinte par ses illustrateurs comme un paradis ».

1982 : Affaire Coral
L’affaire du Coral dite également affaire du lieu de vie, ou affaire des « ballets bleus du Coral » est une affaire d'abus sexuels sur mineurs. Très médiatisée à l'époque, l'affaire se signale par la mise en cause de plusieurs personnalités publiques, Gabriel Matzneff, Écrivain, Jack Lang, Ministre de la Culture,  Jean-Pierre Rosenczveig, Président du Tribunal pour Enfants de Bobigny, René Schérer, universitaire Paris 8 ce qui donne alors lieu à des soupçons de manipulation d'origine politique ou policière. 


Les revendications liées à la sexualité des mineurs sont d’abord apparues, après Mai 68, comme des revendications d’émancipation par rapport à des infractions, comme le détournement de mineurs pour lequel a été condamnée Gabrielle Russier, dénoncées par les militants comme des protections des familles et de leur pouvoir sur les enfants (Artières, 2008).


Ces revendications ont trouvé un lieu d’expression dans les mouvements homosexuels émergents : des groupes ont en effet décidé de rompre avec le registre d’action de l’association Arcadie qui, depuis les années de la Libération, défendait l’idée d’une organisation homosexuelle centrée sur la discrétion et la respectabilité (Jackson, 2006 ; Sibalis, 2010). Le Front homosexuel d’action révolutionnaire affirme ainsi la possibilité d’une expression et d’une visibilité des pratiques homosexuelles. L’animateur le plus connu du FHAR, Guy Hocquenghem, a raconté la naissance du mouvement au Nouvel Observateur en 1972 en faisant le récit de sa propre expérience militante. Lui-même homosexuel,  il a pour amant son professeur René Schérer, il est entré en politique au lycée, dans le cadre des Jeunesses communistes. Entré à l’École normale supérieure, il rejoint l’Union nationale des étudiants de France et écrit des articles pour l’organisation trotskiste de la Jeunesse communiste révolutionnaire. Militant d’extrême gauche et homosexuel, il explique qu’il vit alors une douloureuse double vie. Il participe à mai 68 dans lequel il voit « une rupture au sein du mouvement révolutionnaire ». Mais il constate que le mouvement refuse d’aborder réellement la question homosexuelle. Après mai 68, Guy Hocquenghem est exclu de la Jeunesse communiste révolutionnaire et se rapproche des maoïstes de Vive la révolution ! Leur journal Tout ! annonce une réunion régulière aux Beaux-Arts : « à la première nous étions une trentaine. Le jeudi suivant, une centaine, et, au moment des départs en vacances, un millier. On est venu nous trouver. On a reçu des centaines de lettres ». Le Désir homosexuel, son livre-manifeste de la « révolution » homosexuelle est considéré aujourd'hui comme l'un des textes fondateurs de la théorie queer.

Un rappel de la législation française
Le Code de 1810 ne fixait pas de majorité sexuelle et ne comportait pas d’incrimination spécifique concernant la sexualité avec des personnes mineures. En 1832 fut créé l’attentat à la pudeur sans violence, qui punissait les relations sexuelles avec des mineurs de moins de 11 ans. Une loi de 1863 fit monter cet âge à 13 ans et une ordonnance de 1945, à 15 ans. 
Une législation d’un type nouveau est adoptée en 1942 par le régime de Vichy, qui incrimine les relations homosexuelles avec des mineurs. Cette « dégradation » (Jackson, 2006, 153) de la situation des homosexuels fut confirmée par un décret du 8 février 1945, et devint l’article 331, alinéa 3 du Code Pénal. 
Cela signifiait, par conséquent, que « l’âge de la majorité sexuelle était de 15 ans pour les hétérosexuels et de 21 ans pour les homosexuels » (Jackson, 2006, 153). 
Des analyses actuelles pointent ce qui forme, selon elles, le fonds d’erreur des militants pour l’abrogation de la majorité sexuelle. Les propos tenus par Foucault en 1979 sont souvent cités pour illustrer ce point : « De toute façon, expliquait-il alors, une barrière d’âge fixée par la loi n’a pas beaucoup de sens. Encore une fois, on peut faire confiance à l’enfant pour dire si oui ou non il a subi une violence ». 
En poussant à l’extrême la logique du consentement, Foucault aurait oublié que « l’alternative entre la violence et le consentement fait ici l’économie d’un troisième terme, qui ne se confond ni avec l’un, ni avec l’autre : le pouvoir » (Fassin, 2002). La compréhension des rapports de force, en particulier du déséquilibre structurel de pouvoir entre adultes et enfants, impose de définir la liberté des enfants en déterminant ce à quoi ils ne peuvent pas consentir, de la même façon que le déséquilibre de pouvoir entre patron et employés fait que l’apparence du consentement n’exclut pas la constitution du harcèlement sexuel (de Singly, in Verdrager, 2013, 10).
Pour appuyer les revendications d’abrogation des lois discriminatoires, les militants défendent les personnes poursuivies pour des relations sexuelles avec des mineurs, en particulier dans le cadre du Comité d’urgence anti-répression homosexuelle (CUARH), mais aussi en sollicitant de plus larges soutiens. En janvier 1977 paraît dans Le Monde une tribune en défense de personnes placées en détention provisoire pour des relations sexuelles avec des mineurs de moins de 15 ans. Parmi les signataires, on trouve des militants connus (Jean-Louis Bory, Pierre Hahn, Jean-Luc Hennig, Guy Hocquenghem, Françoise d’Eaubonne, Gabriel Matzneff, René Schérer), des écrivains (Pierre Guyotat, Louis Aragon, Francis Ponge, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Philippe Sollers), des artistes (Patrice Chéreau) des médecins (Bernard Kouchner), des philosophes (François Châtelet, Gilles Deleuze, Félix Guattari, Jean-Paul Sartre, Jean-François Lyotard). Cette pétition montre que le refus de la répression permet de rassembler des personnes aux engagements politiques différents, autour de la notion centrale de consentement aux relations sexuelles.

Les pédophiles, des amis de la famille ?
Une statistique américaine qui porte sur les pédophiles (homosexuels et hétérosexuels) condamnés comme agresseurs d’enfants, dévoile un fait curieux : l’enfant n’a pas rencontré son agresseur à la sortie de l’école, à la piscine ou dans un square, mais à la maison. C’était un ami de la famille, pour environ 60 % des cas.
On met les bambins en garde contre tous les dangers du monde extérieur, on leur dit : N’écoute pas les messieurs dans la rue, ne va pas en voiture, refuse les bonbons, rentre vite chez nous ! … -
Et c’est là qu’il attend, le vilain monsieur. Rien de surprenant. L’ami de la famille est un ami des parents. Il tente et réussit son coup parce que l’autorité parentale le protège aux yeux de l’enfant : c’est donc dans les familles où les enfants seront le plus soumis à cette autorité que l’agresseur sera le plus à l’aise. Milieu conservateur, patriarcal. L’idée même de contraindre un enfant à des relations sexuelles suppose, chez notre pédophile agresseur, la même mentalité patriarcale » (Duvert, 1980, 43).
Affirmer la possibilité du consentement des mineurs, distinguer la sexualité avec les mineurs du viol, sur majeurs ou mineurs, renvoyer la responsabilité des violences les plus fréquentes sur les enfants au milieu familial, ces trois lignes d’argumentation visent à défaire la rationalité pénale qui s’applique à la pédophilie, en montrant qu’il s’agit d’un crime sans victime. C’est en ce sens qu’est rédigée la plate-forme revendicative d’un éphémère Front de libération des pédophiles, que Libération publie en mai 1977.

Le tournant des années 1990 : la condamnation ou presque

L’émission de Mireille Dumas Bas les masques, consacrée au printemps 1995 à l’enfance maltraitée. Le soir même de l’émission le thème était évoqué au journal télévisé de 20 heures par un journaliste parlant de 4 000 cas d’abus sexuels commis (entendons dénoncés) pour la seule année 1994.

Pour la première fois, un média évoque les effets de la pédophilie sur les enfants, laissant aux témoins le soin de dire leur mal être, leur incapacité à oublier, à se construire une vie heureuse et équilibrée. À partir de cette date, les médias sont plus soucieux de mesurer le phénomène et de dénoncer l’exploitation sexuelle des enfants. On hésite également moins à reconnaître que, bien souvent, c’est la famille qui est le grand pourvoyeur des abus sexuels. On se met à parler en abondance du commerce de la pornographie infantile, de la prostitution et du trafic d’enfants. Ceci explique la mobilisation des médias autour de l’affaire Dutroux en 1996, alors même que le sujet était déjà devenu depuis plusieurs mois un de ces thèmes porteurs dont les magazines aiment à alimenter leurs pages ou leur heure d’antenne.

Les années 1980-1990 forment également une rupture en matière pénale. Le nombre de personnes condamnées pour des violences sexuelles contre les mineurs s’est accru.
« Si les condamnations pour viol ont augmenté de 82 %, les circonstances qui caractérisent le crime sont ici déterminantes. C’est l’augmentation de ces condamnations pour viol sur mineur de moins de quinze ans ou pour viol par un ascendant de la victime qui explique, à elle seule, la progression constatée. Avec 578 cas, ces condamnations sont presque six fois plus nombreuses en 1993 qu’en 1984. Elles constituent désormais plus de la moitié de l’ensemble des condamnations pour viol. » (Burricand, Monteil, 1996).

La fin de l'omerta ? Pas si sûr...

2013 : Yasmine, 12 ans, et sa professeure, 30 ans : récit d'une passion interdite, publié dans Le nouvel Obs, le traitement sémantique marque la séparation entre la pédophilie masculine décriée et féminine expliquée. C'est le même verbatim que Gabriel Matzneff pour minimiser les faits.

2017 : La France découvre le candidat à la présidentielle française Emmanuel Macron en même temps que son histoire personnelle avec  sa rencontre avec sa professeure de français âgée de 39 ans Brigitte Trogneux quand il avait 14 ans.

2018 : TED : La pédophilie, une orientation sexuelle ? 
Mirjam Heine est allemande, étudiante en médecine, et elle voudrait changer le regard sur les pédophiles. C’est au cours d’une conférence TED donnée à l’université de Würtzberg en Allemagne qu’elle a affirmé, devant un auditoire, que « La pédophilile est une orientation sexuelle inchangeable, au même titre que… l’hétérosexualité ».

2019 : L'étude scientifique de la pédophilie et de la pédocriminalité demeure un des parents pauvres de la recherche psychiatrique. «Il y a peu de recherches sur les causes de la pédophilie en comparaison, par exemple, avec les travaux menés sur l'étiologie de la schizophrénie», confirme Ray Blanchard, qui a supervisé la section du DSM-5 traitant des paraphilies

En France, une étude est lancée mais uniquement sur l'inceste. 
Pourtant publiquement réprouvées, les violences incestueuses perdurent : 5 à 6 % des enfants sont victimes d’agressions sexuelles d’un proche. A la croisée des études socio-historiques, juridiques, anthropologiques, le projet de recherche pluridisciplinaire DERVI renouvellera la connaissance de l’inceste en se focalisant de manière novatrice sur sa divulgation, sur sa pratique et sur ses liens avec le groupe social. 

DERVI étudiera ce moment primordial du dévoilement de l’inceste à des échelles (familles, réseaux institutionnels, médias), en des contextes (familial, judiciaire, administratif, médiatique, littéraire), suivant des modalités (révélation, dénonciation, témoignage, signalement, détection, récits, « affaires ») et avec des répercussions (indignation, indifférence, déni, scandale) variables.
Qui dit ou montre quoi ? A partir de quand ? Qui entend quoi ? Qui en rend compte ? Quelles sont les modalités du dévoilement de l’inceste ? Comment est-il accueilli ?
Les réponses à ces questions aideront à comprendre ce qui permet ou empêche de dire, entendre et restituer l’inceste aujourd’hui.

Dans ce but, DERVI propose de désenclaver l’inceste. Il s’agira :
1. De placer l’inceste sous un éclairage interdisciplinaire
2. de permettre aux anthropologues de replacer les violences incestueuses actuelles dans la diachronie
3. de se défaire de la représentation courante de l’inceste comme acte extraordinaire pour mettre au jour son caractère ordinaire
4. de ne pas isoler l’inceste, mais le situer dans le cadre des autres violences à l’égard des enfants 
5. de penser l’inceste au sein d’une configuration plus large en dépassant le couple attendu fille victime/père agresseur, et de prendre en compte la diversité des agresseurs ainsi que le voisinage.

DERVI associera les terrains ethnographiques longs et les approches historiques, fondées sur l’analyse qualitative et quantitative. Il réalisera ses objectifs au travers de 4 tâches :
1. comprendre la révélation de l’inceste et sa prise en charge dans le contexte contemporain de la protection de l’enfance dans une cellule de recueil des signalements, à l’Aide sociale à l’enfance et au tribunal pour enfants (terrains ethnographiques contemporains)
2. comprendre les violences incestueuses en contexte judiciaire en interrogeant les spécificités juridique, pénale et socio-culturelle dans une perspective comparatiste et dans la longue durée (doctrine pénale, législation et archives judiciaires, 18e-21e siècles)
3. comprendre les interprétations médicales de l’inceste et leur diffusion dans l’espace public à travers l’étude du discours médical produit sur les violences incestueuses depuis l’émergence de la médecine aliéniste jusqu’à nos jours (rapports d’expertise et théorie médicale, discours médical dans les médias et la littérature de témoignage, 18e-21e siècles) 
4. comprendre les violences incestueuses dans leur dimension sociale et culturelle à partir de l’analyse de leur réception dans l’espace public (témoignages et discours médiatiques sur l’inceste ; 19e-21e siècles).

DERVI garantira la valorisation et la dissémination des résultats tant auprès de la communauté académique et scientifique, qu’institutionnelle, civile (Education Nationale, brigades des mineurs, protection de l’enfance, associations de victimes, etc.), médiatique et politique. Il permettra de réinsérer l’objet inceste dans le domaine des sciences sociales et apportera de nouvelles manières de l’investir. Ses résultats aideront les acteurs de la prévention à renouveler leurs pratiques et messages d’informations, et à penser de nouveaux moyens de détection et de prévention. Ils éclaireront l’action publique, ainsi que les élus et représentants politiques amenés à prendre des décisions et à refondre les lois pour endiguer les violences incestueuses. 

Le projet DERVI contribuera par ce biais à la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, objet de mobilisation à l’échelle mondiale.

 Cohn-Bendit se dédouanant à la façon d'un Matzneff
@annesobru : art, culture, Japon, photo, ciné . histoire de l’art paris I. Com/presse .

 


Blanche Gardin aux Molières 2017


Desmond, 11 ans, égérie Queer

 Lyès Louffok sur l'enfer des foyers 
où sont placés plus de 300 000 enfants


« Jamais je ne pus m’empêcher de répondre présent aux brusques appels de solitude et de silence où me plongeait la présence de l’humanité criante, hurlante, jacassante, piétinante, avançant en nations pour tuer ou s’amassant en foule désordonnée pour voir tuer. 
Rares les fois où je n’ai pas précipité mon départ avec imprudence. 
Ceux qui me voient m’éclipser en un instant supposent à tort que l’angoisse commande cette fuite soudaine. 
C’est pire que l’angoisse : c’est le sentiment de l’humanité. »
Pascal Quignard, La Barque silencieuse

24 déc. 2019

Les 23 questions pour déterminer la violence de Marlène Schiappa : Le Grenelle des violences imaginaires

La blogueuse Marlène Schiappa devenue secrétaire d'état en France continue de nuire à l'égalité Homme-Femme et à réifier la femme comme une chose vulnérable qui ne peut être qu'une éternelle victime d'un patriarcat imaginaire. 

D'un Grenelle censé lutter contre les violences conjugales, Marlène Schiappa en a fait un Grenelle luttant contre les hommes hétérosexuels comme nous l'avions expliqué dans l'un de nos articles.

En effet, comme l'a rappelé le magazine l'Express, quid des violences entre homosexuels  où les lesbiennes trustent la première place des couples violents devant les couples d'homosexuels hommes et les couples hétérosexuels.
De plus, toutes les études scientifiques montrent que dans le cadre des violences conjugales les femmes comme les hommes sont violents à parts égales. Il n'y a pas plus d'hommes violents que de femmes.
De l'étude Steinmetz en 1970, Amdt en 1982, Walker et Brown en 1985, Ferraro et Johnson en 1983, Marshall en 1992, Lye et Biblarz en 1993, Archer en 2000, Addis et Mahalik en 2003, Miller et White en 2003, Galdas et al en 2005, Sweeney en 2007.
En revanche, les femmes commettent davantage d'infanticides que les hommes et la justice, où 80 % des magistrats sont des femmes, est plus clémente avec les femmes qu'avec les hommes.


Ces résultats scientifiques sur les violences conjugales sont contre-intuitifs pour le citoyen lambda en raison de la communication sur la mortalité des femmes supérieure aux hommes par la non prise en compte des décès par suicide dans le contexte de violences conjugales.

Le gouvernement vient de mettre en place un questionnaire auprès de la police française afin, soi-disant, de mieux prendre en charge les plaignants de violences conjugales et non les victimes puisque ce mot induit que la personne est déjà déclarée non responsable ni co-responsable de la situation.

Nous allons démontrer en quoi ce questionnaire de 23 questions est une aberration scientifique, au-delà que les questions ne sont pas neutres puisque orientées sur les femmes. La police devra-t-elle faire un questionnaire pour les hommes blessés physiquement ou psychologiquement lors de violences conjugales  comme lors d'un chantage à la garde d'enfants en cas de séparation fait par la femme qui sait qu'elle peut s'appuyer sur les décisions de justice majoritairement en sa faveur ?

Selon l'étude du gouvernement français en 2013 : Dans le cadre de ces 6 042 décisions définitives, la résidence chez la mère a été prononcée dans 71 % des situations, la résidence en alternance dans 17 % des situations, la résidence chez le père dans 12 % des situations et la résidence chez un tiers dans 0.1%.
 
Ce questionnaire Schiappa signe la fin de l'égalité dans la prise en charge des plaignants et de la présomption d'innocence tout en instaurant une présomption de culpabilité.


Toute méthode de recueil d'informations comporte des biais, nous allons dans un premier temps expliciter ces biais de manière générale puis effectuer un focus sur les biais que cela va induire auprès des OPJ, officiers de police judiciaire.

De façon globale, les biais sont de quatre ordres :

1 - Les biais cognitifs : la perception, l'attention, la mémoire, le langage et le raisonnement.
2 - Les biais affectifs : les sentiments et les émotions.
3 - Les biais méthodologiques : liés aux erreurs de recueil de l'information.
4 - Les biais socio-culturels : Les relations sociales et culturelles dans lesquelles les personnes évoluent et évolueront.

Un biais de méthode avec une question mal formulée, polysémique peut être lié à un biais cognitif  en raison d'un mauvais raisonnement ou d'un langage inadéquat mais il peut aussi renvoyer à un biais socio-culturel en raison de l'importance de telle valeur ou tel précepte religieux ou de questions socio-professionnelles pour les couples travaillant ensemble.
Un biais socio-culturel comme les stéréotypes ou les préjugés passe par la perception ce qui mobilise la mémoire.

L'ensemble de ces biais peuvent se manifester aussi bien consciemment qu'inconsciemment et autant chez la personne questionnée que chez celle qui recueille l'information.

Les principaux effets des biais :

1 - Les effets des biais méthodologiques
Un recueil d'information insuffisant ou incomplet, une mauvaise formulation des questions et un excès de questions ouvertes vont provoquer lassitude de la personne interrogée, déclencher un comportement d'évitement ce qui amène à une exploitation plus difficile des données délivrées.

2 - Les effets des biais affectifs
Une déformation du jugement entraînée par l'influence des états affectifs sur les processus de raisonnement et d'évaluation. Les émotions interfèrent avec le jugement de la personne sur sa situation.

3 - Les effets de biais de désirabilité sociale 
Le comportement de la personne interrogée est influencée par la volonté de se montrer sous une facette positive lorsqu'elle est interrogée et observée. Elle est motivée par une valorisation liée au fait d'être un sujet d'intérêt (Effet Hawthorne).

4 - Les effets de biais de confirmation
Une tendance naturelle pour les individus à privilégier les informations qui confirment leurs idées préconçues, leurs hypothèses et à accorder moins d'importance aux points de vue jouant en défaveur de leurs conceptions et objectifs.

5 - Les effets de biais d'auto-complaisance
Une tendance des individus à attribuer la causalité de leur réussite à leurs qualités propres (causes internes) et leurs échecs à des facteurs ne dépendant pas d'eux (causes externes).

6 - Les effets de biais d'handicap intentionnel
Une stratégie consistant à mettre en avant des obstacles à sa propre réussite dans l'optique d'un échec futur pour éviter des interprétations causales.

7 - Les effets de primauté ou de récence
 La personne donne une importance exagérée à ce qui se passe au début (primauté) ou à la fin (récence) du recueil d'information

8 - Les effets de Halo
Une des caractéristiques de la personne qui détient l'information influe favorablement ou défavorablement  la perception totale et globale de celui qui recueille l'information.

9 - L'effet de fixation de l'objectif
La personne reste focalisée sur son objectif sans communiquer sur la globalité de la situation.

10 - Les effets de biais de similarité et de différence
Considérer que la personne qui recueille l'information sera plus favorable si elle est identique à soi et plus défavorable si elle est différente.

11 - Les effets de soumission au groupe
Une personne interrogée peut être influencée par les réponses préalables des autres membres de son groupe même si cela ne lui convient pas.

Les biais que nous avons listés sont des biais propres à tous les individus, ils sont présents de manière plus ou moins marqués suivant le contexte. Dans le cadre des violences conjugales, nous pouvons déjà observer l'impact qu'ils peuvent avoir dans une enquête policière puis devant un tribunal.

Pour les OPJ, officiers de police judiciaire, ils considèrent qu'un témoignage exhaustif et exact est un facteur déterminant pour la réussite d'une enquête.

A première lecture du questionnaire des 23 questions décidées par Marlène Schiappa et Christophe Castaner, nous pouvons constater que les biais sont plus importants que la recherche de vérité, pourquoi ?

Tous les récits comportent toujours des erreurs et des oublis et ce pour deux raisons majeures :

1 - Les défaillances des témoins 

2 - Les défaillances méthodologiques de la police française.

Quel est le protocole de la police française lors d'un dépôt de plainte ?

L'OPJ est censé faire une brève présentation afin de réduire l'anxiété de la personne interrogée.
Cela nous renvoie aux biais affectifs de la personne venant déposer plainte.

Ensuite, l'OPJ est censé demander un rappel libre des faits afin de ne pas orienter le témoignage,  d'interférer avec les souvenirs de la personne.

Or, selon l'étude de 2001 de Ginet et Py, seules 14 % des auditions comportent un rappel libre des faits. Et lors de ces rappels libres, près d'un tiers des personnes sont souvent interrompues à une fréquence élevée par l'OPJ ce qui va influencer la personne interrogée dans son récit de témoignage.

Pourtant, les études montrent et démontrent que le rappel libre des faits contient moins d'erreurs de témoignages que les questions fermées comme celles du questionnaire des 23 questions.

Les questions spécifiques nuisent à la qualité du témoignage en focalisant la mémoire sur certains aspects ce qui d'une part peut remanier le souvenir en faveur du sens que la personne interrogée désire et ce qui oriente l'enquête.

Toujours selon l'étude Ginet et Py de 2001, les OPJ posent huit fois plus de questions fermées qu'ouvertes  avec 30 % de questions dirigées donc biaisées et 12 % de questions négatives.

Conseils pour les prochains ministres de l'égalité Homme - Femme et de l'Intérieur, soucieux de la vérité et des travaux scientifiques.

Des solutions existent afin de faciliter le travail des enquêteurs de la police française comme un plus grand usage d'un rappel libre où l'OPJ veillera à une remise en contexte mental, soit de penser aux élèments environnementaux, émotionnels et humoraux de la personne interrogée.
A l'issue du rappel libre de faire un changement narratif dans différentes temporalités avec des changements de perspective selon plusieurs angles de vue.
Ainsi, le recueil d'information permet d'avoir 30 % d'informations supplémentaires et cela limite les affabulations de la personne interrogée.

La parole étant inséparable de ses conditions de profération, il est indispensable de s’intéresser aux circonstances du dévoilement des faits et au contexte familial, ce qui suppose un minimum d’expertise du fonctionnement familial. De nombreux travaux de recherche ont porté sur les allégations d’abus sexuels dans le cadre des procédures judiciaires de séparation des parents. 
Elles sont le plus souvent le fait des mères (71%) dans l’étude récente de Bala et Schuman, un peu moins des pères (17%) et rarement des enfants eux-mêmes (9%). 
Même si elles sont en augmentation ces dernières années, représentant selon les auteurs entre 2% et 10% des procédures judiciaires de séparation,  les allégations d’abus sexuels à l’encontre de l’un ou l’autre des parents restent finalement assez minoritaires. Dans l’étude québécoise de Thoennes et Tjaden, seulement la moitié des 129 situations d’abus allégués s’est avérée fondée.

Merci de votre attention



22 déc. 2019

Quand les postmodernistes se heurtent au mur de la réalité...


Après nous être interrogés sur la démocratie française à l'épreuve du Féminisme, du  LGBTisme et de l'Islamisme puis avoir fait un rappel des nouveaux déterminismes cognitifs de l'Anthropologie, cet article vous propose de faire un arrêt réflexif sur le postmodernisme.


Suivant que vos centres d'intérêts portent sur l'Architecture, la Littérature, l'Art ou la Philosophie, le postmodernisme va vous évoquer différentes choses toutes reliées par la notion de nouvel espace.
Si l'unité de pensée du modernisme était le temps, celle du postmodernisme est l'espace et même le "Safe Space" qui en est l'ultime aboutissement.


Immédiatement alors vos connaissances actuelles vont être testées. Car si vous pensez connaître le temps et l'espace, qu'en est-il de l'Espace-Temps ?


De la théorie de la relativité restreinte à la relativité générale :


Si les modernistes se sont écharpés sur la temporalité où tels des maya, la définition et le sens du temps n'est révélé que par le contexte d'une part, et que le mot temps a tellement de sens qu'il n'en a plus, que le temps n'est qu'une illusion puisque nous sommes toujours dans un instant présent qui ne cesse de se renouveler par la force du temps. Il ne peut donc passer même si l'on peut croire qu'il s'écoule, seule notre réalité passe.
Les postmodernistes s'écharpent sur l'espace qu'ils pensent construire par la force de leur langage. Ainsi, avec les Cultural Studies, Gender Studies, Women's Studies, Black Studies, PostColonial Studies,  ils célèbrent le Safe Space et le Trigger Warning, soit un espace de sécurité coupé du monde et un message informatif pour éviter un potentiel traumatisme à la lecture d'un mot ou d'une situation suivant leur vécu.
Cela est symbolisé et sacralisé par la réunion en non-mixité chez les féministes, les LGBTistes et les décoloniaux avec des temps de safe space où la parole ne serait pas traumatisante car n'émanant pas d'une personne naturalisée oppressante mais d'individus intrinsèquement blessés par l'héritage collectif d'une mémoire remaniée et fantasmée.

  Pour nous, physiciens dans l’âme, la distinction entre passé, présent et futur ne garde que la valeur d’une illusion, si tenace soit-elle.

Albert Einstein

Or, avec la théorie de la relativité restreinte, nous sommes dans une réalité d'un espace-temps qui ne s'écoule pas. Nos fonctions cérébrales et neurologiques qui participent à nos souvenirs et induisent une temporalité nous plongent dans cette illusion au même titre qu'un sablier.

Depuis Galilée, le modernisme s'est pensé dans le bon sens en discutant des temporalités, soit une pensée que nous pouvons qualifier de "newtonienne" et qui se retrouve, chez le philosophe Bergson dont les théories reposent sur l'écoulement du temps. De même pour les religions monothéistes avec leur mythe du Jugement dernier où la temporalité relève de la même illusion. 
Des religions multi-millénaires aux philosophes d'inspiration "newtonienne", nous comprenons mieux l’avènement du postmodernisme qui pensant colmater les brèches du temps a investi la notion d'espace qui n'existe pas non plus par elle-même. L'intersectionnalité développée par Crenshaw en ne s'appuyant que sur l'espace d'une intersectionnalité sans temporalité oublie la trame générale dans laquelle elle se situe.



La question du progrès appréhendée sans temporalité distincte de l'espace amène à quelles réflexions ?

Dans l'un de nos articles relatifs à la loi travail, nous avons posé la question du progrès en mettant en exergue ses quatre dimensions : Technique, Scientifique, Conditions de Vie et Progrès Humain où si le progrès technique est reconnaissable par tous, ceux de la Science, des Conditions de Vie et du Progrès Humain sont loin d'être partagés par tous et même connus de tous, ne serait-ce qu'avec la connaissance commune de l'espace-temps, de la relativité restreinte et générale.

Dès 1979 dans La Condition Postmoderne, Lyotard met en exergue la prédominance du récit narratif où le ressenti d'une oppression, le témoignage vaut réalité et se doit de mettre en doute une explication rationnelle de l'événement. C'est le début des prémisses du slogan vaut démonstration.

Nous en trouvons un exemple majeur avec un tweet de J.K. Rowling, l'auteure de la saga Harry Potter et le déluge de messages de haine qu'elle a reçu en retour de la part d'activistes LGBT, d'éditorialistes et plus globalement des intersectionnels.

Maya est une chercheuse licenciée pour avoir twitté qu'il n'existait que deux sexes. Un message considéré comme transphobe.
La biologie confirme bien qu'un humain, y compris intersexe, est  déterminé par les chromosomes X ou Y, il n'existe pas de troisième chromosome pour le sexe en biologie. Une réalité inacceptée et inacceptable par les adeptes et les croyants des théories littéraires et non scientifiques d'une Judith Butler et du lobby LGBT comme StoneWall. Ils ont oublié qu'à vouloir construire socialement une identité de genre sans une réelle dysphorie qui est observable scientifiquement indépendamment d'un ressenti, les jumeaux Reimer se sont suicidés.
Si la société a progressé avec une acceptation sociale de l'homosexualité, de la bisexualité et du transsexualisme, cela ne signifie pas pour autant qu'il existe plus de deux sexes, indépendamment des modes de vie des uns ou des autres. Les répercussions de mettre dans le même espace-temps une identité sexuelle et biologique avec une acceptation sociale se pensant identité réelle au lieu de vécue est un frein au progrès humain et à l'amélioration des conditions de vie.
Prenons l'exemple du sport, où des personnes transsexuelles (Homme vers Femme) préemptent les classements des compétitions sportives féminines puisque même si socialement, ces personnes sont reconnues et acceptées comme femmes, leur biologie et leur force musculaire sont celles d'hommes. Ainsi, il y a un hold up sur les podiums de la part de transsexuelles sur les femmes. Et pour les mêmes raisons, les transsexuels (Femme vers Homme) n'ont aucune chance dans les compétitions sportives masculines.
De même, si les mouvances LGBT dénoncent, à raison, les thérapies de conversion proposées majoritairement par des mouvances religieuses, ces mêmes associations LGBT proposent, à leur tour, des thérapies de conversion à des enfants pour en faire des transsexuels, indépendamment des résultats d'examens menés par des médecins et des taux de suicide en hausse. Le changement de sexe n'était pas toujours la bonne réponse à la problématique de l'individu, indépendamment qu'un enfant dise se sentir de l'autre sexe ou aimer le même sexe. De nombreuses personnes ayant reçu un traitement de transformation le regrettent post-opératoire en raison de surdiagnostics de cette dysphorie.
D'une volonté de déconstruire le modernisme, le temps comme prison, les postmodernistes en sont à développer une politique et une police identitaires des espaces et des corps.

Nous pouvons multiplier les exemples dans les autres registres évoqués : Women's Studies, Black Studies ou Postcolonial Studies qui font que les féministes deviennent misandres et la femme ne peut être qu'une victime éternelle incapable de surmonter un événement comme le cas du viol, les activistes noirs deviennent racistes, les anciens colonisés deviennent néocolonisateurs.

En Physique, le terme est révolution, revenir au point de départ. Les ravages d'une pensée circulaire avec une argumentation circulaire où le ressenti vaut explication du monde et la parole de la personne concernée doit, le registre de la déontique et non de la déontologie, avoir autorité sur autrui, soit une essentialisation, une naturalisation de la pensée et réification des corps. La boucle est bouclée.

Les postmodernistes se retrouvent à défendre la même exigence de pureté que des suprémacistes ethniques ou religieux, voire les deux en même temps.

Quel est le bilan des postmodernistes face à la réalité du monde ?

Les scores de la gauche postmoderniste aux dernières élections face à la sagesse populaire, à cette pensée sauvage comme l'a écrit et décrit Lévy Strauss :

UK Labour
Plus bas score depuis 1935

Autriche
Plus bas score depuis 1945

Allemagne
2eme plus bas score depuis 1949

France
Plus bas score jamais observé

Italie
Idem

Pays-Bas
Idem

Suède
Plus bas score depuis 1908

Finlande
Plus bas score depuis 1962

L'auto-référentialité de la gauche occidentale qui est au cœur de la philosophie commune aux postmodernistes fait qu'à s'éloigner de la discussion, du débat et des arguments de raison, ils ne peuvent que vivre sur des îlots de passion n'ayant d'existence que dans les musées ou dans des boucles algorithmiques, comme symbole d'un passé se refusant un avenir commun avec la Science. Le temps est leur prison, l'espace est leur croyance de liberté.

La fragmentation de l'individu dans une identité fantasmée sans réalité objective où chacun est naturalisé, calibré, normé s'enfermant dans un carcan social où les hubris sont favorisés au détriment d'une relation ouverte à l'autre et à soi comme nous pouvons pourtant l'observer chaque jour dans les rues mondialisées où les êtres de Culture se découvrent et se rapprochent.

Même l'Arabie Saoudite, l'un des pays les plus rétrogrades de la planète où le carcan social s'est voulu construction d'une chimère s'ouvre à la réalité humaine. Les cheveux se libèrent, les humains se rencontrent indépendamment de la nature de leur sexe et de la puissance fantasmée du langage coranique comme l'avaient cru un Foucault et Derrida persuadés que le langage fait lois et pensées par une performativité somme toute plus que relative et oubliant l'universalité des prédispositions de chaque humain à comprendre la causalité, la biologie, la physique, la morale ou la psychologie. Ignorants que le cerveau est un prédicteur bayésien où il évalue les probabilités en tenant compte du passé et des connaissances acquises, qu'il est un simulateur d'actions en sélectionnant et anticipant les meilleures décisions faisant le lien entre la perception et l'action et qu'il est aussi et enfin un émulateur du réel.

Avec leur identité d'oppressés et leur mémoire collective partielle et partiale, les postmodernistes deviennent des miroirs publicitaires et une demande marketée que les industriels chérissent. Alors qu'ils pensaient s'affranchir d'un modèle capitaliste décrit comme inégalitaire et discriminant, leur contre-pied les enferme dans un aveuglement croissant de la connaissance et de leur capacité à appréhender le réel sans compter comme le confirment les résultats aux élections, leur incapacité à proposer un contre-modèle viable à la marche du monde. Ils sont tels les physiciens Morley et Michelson croyant en l'éther, un fluide permettant la propagation de la lumière comme ils croient en un fluide de domination tels le patriarcat et le racisme inconscient faisant agir chacun.

Entre leur absolue nécessité de faire émerger un bouc-émissaire qui validerait leur corpus théorique pour qu'ils s'émancipent, la croyance dans un catastrophisme rédempteur aussi bien avec des collapsologues, des théologiens et des tenants des politiques d'identités extrêmes et s'excluant mutuellement, ils oublient que personne ne vit et ne vivra dans le meilleur des mondes, un beau livre de fiction, mais que nous vivons tous dans le meilleur des mondes disponibles jusqu'à présent car l'amélioration continue de la condition humaine et la diffusion de la liberté sont les meilleurs remèdes à leur pessimisme et à leur volonté de déconstruire les croyances positives des Lumières.



Assis sur une chaise, combien il avait peu vieilli bien qu’il eût tellement plus d’années que moi au-dessous de lui, dès qu’il s’était levé et avait voulu se tenir debout avait vacillé sur des jambes flageolantes comme celles de ces vieux archevêques sur lesquels il n’y a de solide que leur croix métallique et vers lesquels s’empressent les jeunes séminaristes, et ne s’était avancé qu’en tremblant comme une feuille, sur le sommet peu praticable de quatre-vingt-trois années, comme si les hommes étaient juchés sur de vivantes échasses grandissant sans cesse, parfois plus hautes que des clochers, finissant par leur rendre la marche difficile et périlleuse, et d’où tout d’un coup ils tombent. Je m’effrayais que les miennes fussent déjà si hautes sous mes pas, il ne me semblait pas que j’aurais encore la force de maintenir longtemps attaché à moi ce passé qui descendait déjà si loin, et que je portais si douloureusement en moi ! Si du moins il m’était laissé assez de temps pour accomplir mon œuvre, je ne manquerais pas de la marquer au sceau de ce Temps dont l’idée s’imposait à moi avec tant de force aujourd’hui, et j’y décrirais les hommes, cela dût-il les faire ressembler à des êtres monstrueux, comme occupant dans le Temps une place autrement considérable que celle si restreinte qui leur est réservée dans l’espace, une place, au contraire, prolongée sans mesure, puisqu’ils touchent simultanément, comme des géants, plongés dans les années, à des époques vécues par eux, si distantes, entre lesquelles tant de jours sont venus se placer dans le Temps
Le temps retrouvé - Proust

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