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22 déc. 2019

Quand les postmodernistes se heurtent au mur de la réalité...


Après nous être interrogés sur la démocratie française à l'épreuve du Féminisme, du  LGBTisme et de l'Islamisme puis avoir fait un rappel des nouveaux déterminismes cognitifs de l'Anthropologie, cet article vous propose de faire un arrêt réflexif sur le postmodernisme.


Suivant que vos centres d'intérêts portent sur l'Architecture, la Littérature, l'Art ou la Philosophie, le postmodernisme va vous évoquer différentes choses toutes reliées par la notion de nouvel espace.
Si l'unité de pensée du modernisme était le temps, celle du postmodernisme est l'espace et même le "Safe Space" qui en est l'ultime aboutissement.


Immédiatement alors vos connaissances actuelles vont être testées. Car si vous pensez connaître le temps et l'espace, qu'en est-il de l'Espace-Temps ?


De la théorie de la relativité restreinte à la relativité générale :


Si les modernistes se sont écharpés sur la temporalité où tels des maya, la définition et le sens du temps n'est révélé que par le contexte d'une part, et que le mot temps a tellement de sens qu'il n'en a plus, que le temps n'est qu'une illusion puisque nous sommes toujours dans un instant présent qui ne cesse de se renouveler par la force du temps. Il ne peut donc passer même si l'on peut croire qu'il s'écoule, seule notre réalité passe.
Les postmodernistes s'écharpent sur l'espace qu'ils pensent construire par la force de leur langage. Ainsi, avec les Cultural Studies, Gender Studies, Women's Studies, Black Studies, PostColonial Studies,  ils célèbrent le Safe Space et le Trigger Warning, soit un espace de sécurité coupé du monde et un message informatif pour éviter un potentiel traumatisme à la lecture d'un mot ou d'une situation suivant leur vécu.
Cela est symbolisé et sacralisé par la réunion en non-mixité chez les féministes, les LGBTistes et les décoloniaux avec des temps de safe space où la parole ne serait pas traumatisante car n'émanant pas d'une personne naturalisée oppressante mais d'individus intrinsèquement blessés par l'héritage collectif d'une mémoire remaniée et fantasmée.

  Pour nous, physiciens dans l’âme, la distinction entre passé, présent et futur ne garde que la valeur d’une illusion, si tenace soit-elle.

Albert Einstein

Or, avec la théorie de la relativité restreinte, nous sommes dans une réalité d'un espace-temps qui ne s'écoule pas. Nos fonctions cérébrales et neurologiques qui participent à nos souvenirs et induisent une temporalité nous plongent dans cette illusion au même titre qu'un sablier.

Depuis Galilée, le modernisme s'est pensé dans le bon sens en discutant des temporalités, soit une pensée que nous pouvons qualifier de "newtonienne" et qui se retrouve, chez le philosophe Bergson dont les théories reposent sur l'écoulement du temps. De même pour les religions monothéistes avec leur mythe du Jugement dernier où la temporalité relève de la même illusion. 
Des religions multi-millénaires aux philosophes d'inspiration "newtonienne", nous comprenons mieux l’avènement du postmodernisme qui pensant colmater les brèches du temps a investi la notion d'espace qui n'existe pas non plus par elle-même. L'intersectionnalité développée par Crenshaw en ne s'appuyant que sur l'espace d'une intersectionnalité sans temporalité oublie la trame générale dans laquelle elle se situe.



La question du progrès appréhendée sans temporalité distincte de l'espace amène à quelles réflexions ?

Dans l'un de nos articles relatifs à la loi travail, nous avons posé la question du progrès en mettant en exergue ses quatre dimensions : Technique, Scientifique, Conditions de Vie et Progrès Humain où si le progrès technique est reconnaissable par tous, ceux de la Science, des Conditions de Vie et du Progrès Humain sont loin d'être partagés par tous et même connus de tous, ne serait-ce qu'avec la connaissance commune de l'espace-temps, de la relativité restreinte et générale.

Dès 1979 dans La Condition Postmoderne, Lyotard met en exergue la prédominance du récit narratif où le ressenti d'une oppression, le témoignage vaut réalité et se doit de mettre en doute une explication rationnelle de l'événement. C'est le début des prémisses du slogan vaut démonstration.

Nous en trouvons un exemple majeur avec un tweet de J.K. Rowling, l'auteure de la saga Harry Potter et le déluge de messages de haine qu'elle a reçu en retour de la part d'activistes LGBT, d'éditorialistes et plus globalement des intersectionnels.

Maya est une chercheuse licenciée pour avoir twitté qu'il n'existait que deux sexes. Un message considéré comme transphobe.
La biologie confirme bien qu'un humain, y compris intersexe, est  déterminé par les chromosomes X ou Y, il n'existe pas de troisième chromosome pour le sexe en biologie. Une réalité inacceptée et inacceptable par les adeptes et les croyants des théories littéraires et non scientifiques d'une Judith Butler et du lobby LGBT comme StoneWall. Ils ont oublié qu'à vouloir construire socialement une identité de genre sans une réelle dysphorie qui est observable scientifiquement indépendamment d'un ressenti, les jumeaux Reimer se sont suicidés.
Si la société a progressé avec une acceptation sociale de l'homosexualité, de la bisexualité et du transsexualisme, cela ne signifie pas pour autant qu'il existe plus de deux sexes, indépendamment des modes de vie des uns ou des autres. Les répercussions de mettre dans le même espace-temps une identité sexuelle et biologique avec une acceptation sociale se pensant identité réelle au lieu de vécue est un frein au progrès humain et à l'amélioration des conditions de vie.
Prenons l'exemple du sport, où des personnes transsexuelles (Homme vers Femme) préemptent les classements des compétitions sportives féminines puisque même si socialement, ces personnes sont reconnues et acceptées comme femmes, leur biologie et leur force musculaire sont celles d'hommes. Ainsi, il y a un hold up sur les podiums de la part de transsexuelles sur les femmes. Et pour les mêmes raisons, les transsexuels (Femme vers Homme) n'ont aucune chance dans les compétitions sportives masculines.
De même, si les mouvances LGBT dénoncent, à raison, les thérapies de conversion proposées majoritairement par des mouvances religieuses, ces mêmes associations LGBT proposent, à leur tour, des thérapies de conversion à des enfants pour en faire des transsexuels, indépendamment des résultats d'examens menés par des médecins et des taux de suicide en hausse. Le changement de sexe n'était pas toujours la bonne réponse à la problématique de l'individu, indépendamment qu'un enfant dise se sentir de l'autre sexe ou aimer le même sexe. De nombreuses personnes ayant reçu un traitement de transformation le regrettent post-opératoire en raison de surdiagnostics de cette dysphorie.
D'une volonté de déconstruire le modernisme, le temps comme prison, les postmodernistes en sont à développer une politique et une police identitaires des espaces et des corps.

Nous pouvons multiplier les exemples dans les autres registres évoqués : Women's Studies, Black Studies ou Postcolonial Studies qui font que les féministes deviennent misandres et la femme ne peut être qu'une victime éternelle incapable de surmonter un événement comme le cas du viol, les activistes noirs deviennent racistes, les anciens colonisés deviennent néocolonisateurs.

En Physique, le terme est révolution, revenir au point de départ. Les ravages d'une pensée circulaire avec une argumentation circulaire où le ressenti vaut explication du monde et la parole de la personne concernée doit, le registre de la déontique et non de la déontologie, avoir autorité sur autrui, soit une essentialisation, une naturalisation de la pensée et réification des corps. La boucle est bouclée.

Les postmodernistes se retrouvent à défendre la même exigence de pureté que des suprémacistes ethniques ou religieux, voire les deux en même temps.

Quel est le bilan des postmodernistes face à la réalité du monde ?

Les scores de la gauche postmoderniste aux dernières élections face à la sagesse populaire, à cette pensée sauvage comme l'a écrit et décrit Lévy Strauss :

UK Labour
Plus bas score depuis 1935

Autriche
Plus bas score depuis 1945

Allemagne
2eme plus bas score depuis 1949

France
Plus bas score jamais observé

Italie
Idem

Pays-Bas
Idem

Suède
Plus bas score depuis 1908

Finlande
Plus bas score depuis 1962

L'auto-référentialité de la gauche occidentale qui est au cœur de la philosophie commune aux postmodernistes fait qu'à s'éloigner de la discussion, du débat et des arguments de raison, ils ne peuvent que vivre sur des îlots de passion n'ayant d'existence que dans les musées ou dans des boucles algorithmiques, comme symbole d'un passé se refusant un avenir commun avec la Science. Le temps est leur prison, l'espace est leur croyance de liberté.

La fragmentation de l'individu dans une identité fantasmée sans réalité objective où chacun est naturalisé, calibré, normé s'enfermant dans un carcan social où les hubris sont favorisés au détriment d'une relation ouverte à l'autre et à soi comme nous pouvons pourtant l'observer chaque jour dans les rues mondialisées où les êtres de Culture se découvrent et se rapprochent.

Même l'Arabie Saoudite, l'un des pays les plus rétrogrades de la planète où le carcan social s'est voulu construction d'une chimère s'ouvre à la réalité humaine. Les cheveux se libèrent, les humains se rencontrent indépendamment de la nature de leur sexe et de la puissance fantasmée du langage coranique comme l'avaient cru un Foucault et Derrida persuadés que le langage fait lois et pensées par une performativité somme toute plus que relative et oubliant l'universalité des prédispositions de chaque humain à comprendre la causalité, la biologie, la physique, la morale ou la psychologie. Ignorants que le cerveau est un prédicteur bayésien où il évalue les probabilités en tenant compte du passé et des connaissances acquises, qu'il est un simulateur d'actions en sélectionnant et anticipant les meilleures décisions faisant le lien entre la perception et l'action et qu'il est aussi et enfin un émulateur du réel.

Avec leur identité d'oppressés et leur mémoire collective partielle et partiale, les postmodernistes deviennent des miroirs publicitaires et une demande marketée que les industriels chérissent. Alors qu'ils pensaient s'affranchir d'un modèle capitaliste décrit comme inégalitaire et discriminant, leur contre-pied les enferme dans un aveuglement croissant de la connaissance et de leur capacité à appréhender le réel sans compter comme le confirment les résultats aux élections, leur incapacité à proposer un contre-modèle viable à la marche du monde. Ils sont tels les physiciens Morley et Michelson croyant en l'éther, un fluide permettant la propagation de la lumière comme ils croient en un fluide de domination tels le patriarcat et le racisme inconscient faisant agir chacun.

Entre leur absolue nécessité de faire émerger un bouc-émissaire qui validerait leur corpus théorique pour qu'ils s'émancipent, la croyance dans un catastrophisme rédempteur aussi bien avec des collapsologues, des théologiens et des tenants des politiques d'identités extrêmes et s'excluant mutuellement, ils oublient que personne ne vit et ne vivra dans le meilleur des mondes, un beau livre de fiction, mais que nous vivons tous dans le meilleur des mondes disponibles jusqu'à présent car l'amélioration continue de la condition humaine et la diffusion de la liberté sont les meilleurs remèdes à leur pessimisme et à leur volonté de déconstruire les croyances positives des Lumières.



Assis sur une chaise, combien il avait peu vieilli bien qu’il eût tellement plus d’années que moi au-dessous de lui, dès qu’il s’était levé et avait voulu se tenir debout avait vacillé sur des jambes flageolantes comme celles de ces vieux archevêques sur lesquels il n’y a de solide que leur croix métallique et vers lesquels s’empressent les jeunes séminaristes, et ne s’était avancé qu’en tremblant comme une feuille, sur le sommet peu praticable de quatre-vingt-trois années, comme si les hommes étaient juchés sur de vivantes échasses grandissant sans cesse, parfois plus hautes que des clochers, finissant par leur rendre la marche difficile et périlleuse, et d’où tout d’un coup ils tombent. Je m’effrayais que les miennes fussent déjà si hautes sous mes pas, il ne me semblait pas que j’aurais encore la force de maintenir longtemps attaché à moi ce passé qui descendait déjà si loin, et que je portais si douloureusement en moi ! Si du moins il m’était laissé assez de temps pour accomplir mon œuvre, je ne manquerais pas de la marquer au sceau de ce Temps dont l’idée s’imposait à moi avec tant de force aujourd’hui, et j’y décrirais les hommes, cela dût-il les faire ressembler à des êtres monstrueux, comme occupant dans le Temps une place autrement considérable que celle si restreinte qui leur est réservée dans l’espace, une place, au contraire, prolongée sans mesure, puisqu’ils touchent simultanément, comme des géants, plongés dans les années, à des époques vécues par eux, si distantes, entre lesquelles tant de jours sont venus se placer dans le Temps
Le temps retrouvé - Proust

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