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24 déc. 2019

Les 23 questions pour déterminer la violence de Marlène Schiappa : Le Grenelle des violences imaginaires

La blogueuse Marlène Schiappa devenue secrétaire d'état en France continue de nuire à l'égalité Homme-Femme et à réifier la femme comme une chose vulnérable qui ne peut être qu'une éternelle victime d'un patriarcat imaginaire. 

D'un Grenelle censé lutter contre les violences conjugales, Marlène Schiappa en a fait un Grenelle luttant contre les hommes hétérosexuels comme nous l'avions expliqué dans l'un de nos articles.

En effet, comme l'a rappelé le magazine l'Express, quid des violences entre homosexuels  où les lesbiennes trustent la première place des couples violents devant les couples d'homosexuels hommes et les couples hétérosexuels.
De plus, toutes les études scientifiques montrent que dans le cadre des violences conjugales les femmes comme les hommes sont violents à parts égales. Il n'y a pas plus d'hommes violents que de femmes.
De l'étude Steinmetz en 1970, Amdt en 1982, Walker et Brown en 1985, Ferraro et Johnson en 1983, Marshall en 1992, Lye et Biblarz en 1993, Archer en 2000, Addis et Mahalik en 2003, Miller et White en 2003, Galdas et al en 2005, Sweeney en 2007.
En revanche, les femmes commettent davantage d'infanticides que les hommes et la justice, où 80 % des magistrats sont des femmes, est plus clémente avec les femmes qu'avec les hommes.


Ces résultats scientifiques sur les violences conjugales sont contre-intuitifs pour le citoyen lambda en raison de la communication sur la mortalité des femmes supérieure aux hommes par la non prise en compte des décès par suicide dans le contexte de violences conjugales.

Le gouvernement vient de mettre en place un questionnaire auprès de la police française afin, soi-disant, de mieux prendre en charge les plaignants de violences conjugales et non les victimes puisque ce mot induit que la personne est déjà déclarée non responsable ni co-responsable de la situation.

Nous allons démontrer en quoi ce questionnaire de 23 questions est une aberration scientifique, au-delà que les questions ne sont pas neutres puisque orientées sur les femmes. La police devra-t-elle faire un questionnaire pour les hommes blessés physiquement ou psychologiquement lors de violences conjugales  comme lors d'un chantage à la garde d'enfants en cas de séparation fait par la femme qui sait qu'elle peut s'appuyer sur les décisions de justice majoritairement en sa faveur ?

Selon l'étude du gouvernement français en 2013 : Dans le cadre de ces 6 042 décisions définitives, la résidence chez la mère a été prononcée dans 71 % des situations, la résidence en alternance dans 17 % des situations, la résidence chez le père dans 12 % des situations et la résidence chez un tiers dans 0.1%.
 
Ce questionnaire Schiappa signe la fin de l'égalité dans la prise en charge des plaignants et de la présomption d'innocence tout en instaurant une présomption de culpabilité.


Toute méthode de recueil d'informations comporte des biais, nous allons dans un premier temps expliciter ces biais de manière générale puis effectuer un focus sur les biais que cela va induire auprès des OPJ, officiers de police judiciaire.

De façon globale, les biais sont de quatre ordres :

1 - Les biais cognitifs : la perception, l'attention, la mémoire, le langage et le raisonnement.
2 - Les biais affectifs : les sentiments et les émotions.
3 - Les biais méthodologiques : liés aux erreurs de recueil de l'information.
4 - Les biais socio-culturels : Les relations sociales et culturelles dans lesquelles les personnes évoluent et évolueront.

Un biais de méthode avec une question mal formulée, polysémique peut être lié à un biais cognitif  en raison d'un mauvais raisonnement ou d'un langage inadéquat mais il peut aussi renvoyer à un biais socio-culturel en raison de l'importance de telle valeur ou tel précepte religieux ou de questions socio-professionnelles pour les couples travaillant ensemble.
Un biais socio-culturel comme les stéréotypes ou les préjugés passe par la perception ce qui mobilise la mémoire.

L'ensemble de ces biais peuvent se manifester aussi bien consciemment qu'inconsciemment et autant chez la personne questionnée que chez celle qui recueille l'information.

Les principaux effets des biais :

1 - Les effets des biais méthodologiques
Un recueil d'information insuffisant ou incomplet, une mauvaise formulation des questions et un excès de questions ouvertes vont provoquer lassitude de la personne interrogée, déclencher un comportement d'évitement ce qui amène à une exploitation plus difficile des données délivrées.

2 - Les effets des biais affectifs
Une déformation du jugement entraînée par l'influence des états affectifs sur les processus de raisonnement et d'évaluation. Les émotions interfèrent avec le jugement de la personne sur sa situation.

3 - Les effets de biais de désirabilité sociale 
Le comportement de la personne interrogée est influencée par la volonté de se montrer sous une facette positive lorsqu'elle est interrogée et observée. Elle est motivée par une valorisation liée au fait d'être un sujet d'intérêt (Effet Hawthorne).

4 - Les effets de biais de confirmation
Une tendance naturelle pour les individus à privilégier les informations qui confirment leurs idées préconçues, leurs hypothèses et à accorder moins d'importance aux points de vue jouant en défaveur de leurs conceptions et objectifs.

5 - Les effets de biais d'auto-complaisance
Une tendance des individus à attribuer la causalité de leur réussite à leurs qualités propres (causes internes) et leurs échecs à des facteurs ne dépendant pas d'eux (causes externes).

6 - Les effets de biais d'handicap intentionnel
Une stratégie consistant à mettre en avant des obstacles à sa propre réussite dans l'optique d'un échec futur pour éviter des interprétations causales.

7 - Les effets de primauté ou de récence
 La personne donne une importance exagérée à ce qui se passe au début (primauté) ou à la fin (récence) du recueil d'information

8 - Les effets de Halo
Une des caractéristiques de la personne qui détient l'information influe favorablement ou défavorablement  la perception totale et globale de celui qui recueille l'information.

9 - L'effet de fixation de l'objectif
La personne reste focalisée sur son objectif sans communiquer sur la globalité de la situation.

10 - Les effets de biais de similarité et de différence
Considérer que la personne qui recueille l'information sera plus favorable si elle est identique à soi et plus défavorable si elle est différente.

11 - Les effets de soumission au groupe
Une personne interrogée peut être influencée par les réponses préalables des autres membres de son groupe même si cela ne lui convient pas.

Les biais que nous avons listés sont des biais propres à tous les individus, ils sont présents de manière plus ou moins marqués suivant le contexte. Dans le cadre des violences conjugales, nous pouvons déjà observer l'impact qu'ils peuvent avoir dans une enquête policière puis devant un tribunal.

Pour les OPJ, officiers de police judiciaire, ils considèrent qu'un témoignage exhaustif et exact est un facteur déterminant pour la réussite d'une enquête.

A première lecture du questionnaire des 23 questions décidées par Marlène Schiappa et Christophe Castaner, nous pouvons constater que les biais sont plus importants que la recherche de vérité, pourquoi ?

Tous les récits comportent toujours des erreurs et des oublis et ce pour deux raisons majeures :

1 - Les défaillances des témoins 

2 - Les défaillances méthodologiques de la police française.

Quel est le protocole de la police française lors d'un dépôt de plainte ?

L'OPJ est censé faire une brève présentation afin de réduire l'anxiété de la personne interrogée.
Cela nous renvoie aux biais affectifs de la personne venant déposer plainte.

Ensuite, l'OPJ est censé demander un rappel libre des faits afin de ne pas orienter le témoignage,  d'interférer avec les souvenirs de la personne.

Or, selon l'étude de 2001 de Ginet et Py, seules 14 % des auditions comportent un rappel libre des faits. Et lors de ces rappels libres, près d'un tiers des personnes sont souvent interrompues à une fréquence élevée par l'OPJ ce qui va influencer la personne interrogée dans son récit de témoignage.

Pourtant, les études montrent et démontrent que le rappel libre des faits contient moins d'erreurs de témoignages que les questions fermées comme celles du questionnaire des 23 questions.

Les questions spécifiques nuisent à la qualité du témoignage en focalisant la mémoire sur certains aspects ce qui d'une part peut remanier le souvenir en faveur du sens que la personne interrogée désire et ce qui oriente l'enquête.

Toujours selon l'étude Ginet et Py de 2001, les OPJ posent huit fois plus de questions fermées qu'ouvertes  avec 30 % de questions dirigées donc biaisées et 12 % de questions négatives.

Conseils pour les prochains ministres de l'égalité Homme - Femme et de l'Intérieur, soucieux de la vérité et des travaux scientifiques.

Des solutions existent afin de faciliter le travail des enquêteurs de la police française comme un plus grand usage d'un rappel libre où l'OPJ veillera à une remise en contexte mental, soit de penser aux élèments environnementaux, émotionnels et humoraux de la personne interrogée.
A l'issue du rappel libre de faire un changement narratif dans différentes temporalités avec des changements de perspective selon plusieurs angles de vue.
Ainsi, le recueil d'information permet d'avoir 30 % d'informations supplémentaires et cela limite les affabulations de la personne interrogée.

La parole étant inséparable de ses conditions de profération, il est indispensable de s’intéresser aux circonstances du dévoilement des faits et au contexte familial, ce qui suppose un minimum d’expertise du fonctionnement familial. De nombreux travaux de recherche ont porté sur les allégations d’abus sexuels dans le cadre des procédures judiciaires de séparation des parents. 
Elles sont le plus souvent le fait des mères (71%) dans l’étude récente de Bala et Schuman, un peu moins des pères (17%) et rarement des enfants eux-mêmes (9%). 
Même si elles sont en augmentation ces dernières années, représentant selon les auteurs entre 2% et 10% des procédures judiciaires de séparation,  les allégations d’abus sexuels à l’encontre de l’un ou l’autre des parents restent finalement assez minoritaires. Dans l’étude québécoise de Thoennes et Tjaden, seulement la moitié des 129 situations d’abus allégués s’est avérée fondée.

Merci de votre attention



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