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29 janv. 2020

La lapidation du dernier français : De Louis XVI à Macron, du capital humain de l'esclavage aux droits à la retraite des outsiders.



Des têtes en carton mâché du Président de la République Française Emmanuel Macron étaient sur des pics lors de marches au flambeau de contestataires à la réforme des retraites dite universelle. Robert Badinder s'était insurgé de cette violence symbolique. 
Il avait été invité à une émission de la télévision d'état française pour les 75 ans de la libération du camps de concentration et d'extermination d'Auschwitz-Birkenau, symbole de la barbarie nazie, où 1.1 million de personnes y avaient rencontré la mort dans les chambres à gaz et les fours crématoires. 


Derrière le symbole de la Révolution Française où Louis XVI avait été décapité le 21 janvier 1793, Robert Badinter expliquait que derrière cette représentation symbolique, il y avait la pulsion de la haine et la volonté de détruire physiquement l'autre. Les journalistes présents sur le plateau de télévision étaient aux anges. La figure d'autorité morale que représentait Robert Badinter disqualifiait les actes symboliques des résistants à la réforme des retraites, il ne dira aucun mot sur les violences vécues par les Gilets Jaunes ou par les pompiers lors de l'exercice de leurs droits à manifester. Son discours ne portait pas sur le système de la violence mais uniquement sur la réaction d'une partie de la population.

Si Robert Badinter avait été prolixe sur la Shoah et le travail de mémoire à perpétuer en invitant à analyser les causes d'un tel massacre, de ce génocide singulier dans l'Histoire européenne, il ne dira rien sur l'analyse des causes de ces manifestations populaires, sa charge morale ne visait que les gens d'en bas, les outsiders. Sans compter que le biais d'association entre dénoncer la violence des nazis et celle des résistants à la réforme des retraites allait se produire inévitablement. La télévision française avait décidé de cet artifice nauséabond comme elle avait fait depuis le début des manifestations des Gilets Jaunes accusés d'être des séditieux haineux par cette même presse française.


Dans cette France du début du 21e siècle, l'équation 2+2=5 devait être considérée comme vraie pour faire croire que la réforme des retraites des outsiders voulue par le Président Emmanuel Macron était le signe d'un progrès social et sociétal quand pour reprendre l'indignation de Robert Badinter, les termes de Capital Humain et d'outsiders étaient le verbatim pour désigner les esclaves et l'esclavage, ce premier crime contre l'Humanité annonciateur de bien d'autres.

Si l'édit du 3 juillet 1315 par Louis X le Hutin avait affranchi quiconque posait le pied sur le sol de France et le Code Noir, une ordonnance de Colbert en 1685 reconnaissait les noirs comme des personnes dotées d'une personnalité juridique avec des droits, il avait fallu attendre le 27 avril 1848, le décret du franc-maçon Victor Schoelcher pour que l'esclavage soit aboli en France et dans les colonies françaises. 
Entre 1315 et 1848, de nombreux débats avaient animé la France sur ce sujet et le terme de crime de lèse humanité était apparu, l'esclavage avait été interdit mais pas la traite des noirs lors de la votation d'un décret de Jean-François Delacroix en 1794. 

Durant cette période où la France pratiquait l'esclavage et la traite des noirs, l'expression Capital Humain était utilisée par les propriétaires d'esclaves pour désigner leurs ressources et l'expression Outsiders, en opposition à Insiders, était également usitée pour désigner les esclaves par nature.

Ces deux expressions Capital Humain et l'opposition Insiders / Outsiders faisaient désormais parties du langage courant des directions des ressources humaines dans les entreprises, ce qui faisait dire à certains que le travail d'aujourd'hui était une forme de mise en esclavage. Mais était-ce bien vrai  ?

De la Révolution Industrielle à la Révolution Numérique, de l'émergence de l’État Social à l’État Macron : les religions du Livre et le Livre du code numérique.

Si tout le monde se réclamait progressiste, un truisme à la mode, il ne fallait pas oublier que le Progrès Humain était la somme du progrès scientifique, du progrès technique et des conditions de vie de chacun. 
Au travers de la brève histoire de l'esclavage en France, il était facile de se rendre compte que le Droit avait été la réponse des français, leur universalisme de la traduction de la pensée des Lumières aux conditions d'existence de tous les êtres humains indépendamment de leur couleur de peau, de leur religion et maintenant de leur orientation sexuelle. 
C'est le Droit qui permettait à l'Humanité d'avoir un horizon commun, c'est-à dire une limite et la marque d'un au-delà, ce devoir qui arrachait chacun à son auto-référentialité. Chacun n'était plus Blanc, Noir, Catholique, Musulman, Juif, Jaune, Homosexuel, Hétérosexuel ou Athée mais chacun était un humain sur qui s'appliquaient les mêmes droits, chacun devenait un citoyen universel. 
Le Droit ne jugeait plus en fonction de la couleur de peau, de la conscience religieuse ou athée ou de l'orientation sexuelle. Les sociétés humaines quittaient le monde des troupeaux avec leur loi du Talion sur la Communauté X ou Y pour un monde contemporain où la justice était un tiers impartial.

Mais l'Histoire des hommes montrait aussi qu'en fonction du régime de pouvoir, cet ordre juridique pouvait s'affaisser. Les régimes totalitaires s'appuyant sur des lois prétendument scientifiques d'une biologie qui serait raciale avaient débouché sur des génocides, ceux s'appuyant littéralement sur une des religions du Livre comme  des théocraties musulmanes avec le Coran faisaient qu'athées et homosexuels y étaient condamnés à mort, soit qu'ils n'avaient pas le droit d'exister. La pratique des crimes contre l'humain et l'humanité était encore répandue dans le monde du 21 siècle. Les droits des femmes dans de nombreux pays n'étaient pas égaux à ceux des hommes et les droits de l'Enfant, un phénomène qui peinait à émerger y compris dans les pays les plus avancés en matière d'égalité des droits.

L'accroissement des inégalités, l'abandon des classes populaires à la précarité et au déclassement, les migrations de masse de populations fuyant la misère ou la dévastation par la guerre ou le climat de leur zone d'habitation suscitaient des colères et des violences protéiformes nourrissant un retour à un ethno-nationalisme et à la xénophobie, et ce partout dans le monde contemporain.

Si l'humanité avait appris avec la première et la deuxième guerre mondiale que la paix durable ne pouvait exister que sur la base d'une justice sociale, soit d'un droit commun à tous. La symbolique de la tête en carton mâché du Président de la République Française Emmanuel Macron sur un pic sonnait l'heure de la reddition des comptes.

Si la Révolution industrielle avait donné lieu à l'émergence de l’État Social en raison de l'emprise physique du travail sur le corps des hommes, la révolution numérique créait une emprise psychologique et cognitive sur l'esprit et le cerveau des hommes. Les programmes informatiques avec leurs consignes et leurs alertes, cet interfaçage entre l'humain et le langage machine binaire s'inscrivait dans chaque sillon cérébral, participait à placer l'Homme dans un système cognitif plus large. L'humain devenait un maillon d'un réseau de communication où sa performance était évaluée par des indicateurs seconde après seconde. L'intelligence artificielle utilisée par une direction des ressources humaines comme l'entreprise Amazon décidait si le salarié devait être licencié, celle d'Uber décidait si le comportement d'un client ou d'un chauffeur était compatible avec son offre de service suite à l'analyse des évaluations de la prestation, la modération d'un Twitter ou d'un Facebook décidait sans la Justice Française, ce qui relevait du bon humour, de la liberté d'expression ou du droit au blasphème.

Avec le Coran, les habitants de certaines théocraties musulmanes avaient appris à leurs dépends que le code coranique est la loi, avec le numérique, les humains découvraient que le code numérique est la loi devant l'institution judiciaire. La Loi de la députée Laetitia Avia qui transférait le pouvoir judiciaire aux plateformes en était le signe le plus visible. La charia numérique pour tous était le dernier avatar des religions du Livre et de la Présidence d'Emmanuel Macron. Ainsi la République Française basculait d'un régime d'autorité légitime à l'action à un régime de pouvoir aveugle. N'importe qui pouvait décider de l'interprétation de la loi et faire condamner un autre sans qu'il puisse bénéficier d'un droit de la défense. Un restaurateur pouvait décider si les propos d'un client relevait d'une blague juive ou de l'antisémitisme, de la provocation à la haine raciale ou d'un droit au blasphème, etc.

Si la liberté du travail était toujours d'actualité en France, la révolution numérique attaquait la liberté dans le travail où le génie de chacun pouvait encore s'exprimer. L'humain ne pouvait être plus transcendé par la réalisation d'une œuvre collective,  l'amenant à sortir de son auto-référentalité. Il devenait un exécutant réduit par la puissance de calcul d'un algorithme, son intelligence était réduite à celle d'un animal, d'un esclave au service d'un propriétaire de capital humain, d'un cheptel.

Sans un droit repensé, l'avenir de la Révolution Numérique était déjà connu par les hommes ordinaires dont les ascendants avaient vécu la révolution industrielle et les deux guerres mondiales, un avenir où le darwinisme social est le maître d’œuvre et où la destruction systémique des solidarités, instituées démocratiquement par le Conseil National de la Résistance, assurerait la maîtrise d'ouvrage.

La réforme des retraites proposait de partir à l'âge où l'on terminait d'être en bonne santé, où l'humain devenait défectueux pour les algorithmes et les objectifs de rentabilité. L'architecture du droit devait être repensée avant l'effondrement final de l’État social, repenser ne signifiait pas reconduire à l'identique, ce n'était pas un monument historique. L'humanité était passée de la révolution industrielle à la numérique, le monde avait changé avec la crise écologique en raison du modèle de développement et de l'insoutenabilité des modes de production.
D'un monde gourmand en énergie qui avait permis l'essor de l'industrie, la raréfaction des ressources énergétiques et les émissions trop nombreuses en carbone amenaient à l'impératif de repenser la notion même de travail humain distinct du travail numérique qui participait à l'émergence de nouvelles maladies mentales en plein essor.

Le travail comme le travailleur n'étaient pas des marchandises, il semblait que la période de l'esclavage avait déjà porté ce débat. L'Homme n'était pas un meuble d'un univers numérique détenu par quelques marchands. Mais sans travail de mémoire comment s'en souvenir ?

Hannah Arendt ou Simone Weil avaient, après avoir examiné en détail les procédés des conquêtes et de l’occupation coloniales, conclu à une analogie entre celles-ci et l’hitlérisme. L’hitlérisme, disait Simone Weil, « consiste dans l’application par l’Allemagne au continent européen, et plus généralement aux pays de race blanche, des méthodes de la conquête et de la domination coloniales  ». Ce n'était pas sans écho au dernier livre de l'historien Johann Chapoutot sur la souffrance des gens ignorée et les influences nazies dans le management et la gouvernance modernes. La République des Nombres affranchie de la République des Lettres.

Le contrat de travail n'existait pratiquement plus en ce début du 21e siècle. Malgré les jurisprudences contre Uber ou Deliveroo, les personnels travaillant à la réussite de l'entreprise Uber étaient déclarés comme indépendants alors que tout leur travail était commandé à la seconde près par les algorithmes Uber. Ils étaient subordonnés aux maîtres algorithmes et pourtant ils étaient maintenus dans un en-deça de l'emploi puisque ne bénéficiant pas des mêmes droits à la formation et à la retraite d'une personne ayant un contrat de travail dans la fonction publique.
Et contrairement aux professions libérales, ces auto-entrepreneurs ne touchaient pas d'honoraires mais une rémunération à la course physique, à la tâche physique et non intellectuelle.
Ainsi, ils ne travaillaient qu'à plus de profits pour leurs propriétaires mais n’œuvraient à rien de collectif contrairement à la majorité des patrons subsistants qui étaient encore dans l'idée d’œuvre et non de faire juste du profit, soit de ne rien faire pour l'humain et l'humanité.

Que la Révolution numérique puisse servir à déléguer aux machines, aux robots, aux algorithmes et demain à l'intelligence réellement artificielle, toutes les activités de calculs, de diagnostics médicaux ou juridiques pourrait permettre à l'Homme de se recentrer et se consacrer à œuvrer pour l'avenir de l'humanité par un travail humain et non déshumanisé et déshumanisant.

Le travail des chercheurs, des universitaires montrait bien que le salaire n'était qu'un moyen d'arriver à une fin, celle du développement de la connaissance scientifique qui elle était sans prix du marché, ni une marchandise. La République des Lettres avait accompagné la révolution industrielle en développant l’État social, la République des nombres n'était pas antinomique en raison de la révolution numérique à la République des Lettres, mais un complément nécessaire au progrès devenu indispensable avec la crise climatique.
Les pays ayant le plus progressé en Science et en Égalité des droits étaient les pays ayant assurés la liberté académique des Sciences et l'indépendance de la justice avec la sécurité de l'emploi et une déontologie obligeant scientifiques et magistrats à se montrer dignes de la tâche et de l’œuvre qui leur avaient été confiées, d'avoir une morale professionnelle au service de l'intérêt collectif.
Mais que penser d'une ministre comme Nicole Belloubet, déjà incapable de savoir combien elle avait de logements en France et qui venait de rétablir le délit de blasphème lors d'une interview sur Europe 1 avec l'argument de l'insulte à la liberté de conscience. Quelle était sa définition rudimentaire de la liberté ? La liberté du marchand d'esclaves ou de l'esclave ? La liberté du propriétaire de Capital humain ou de l'humain non marchandisé ni soumis au dogme religieux dont la France s'était affranchie en 1905 ? Elle était dans la continuité des travaux menés par la DILCRAH dans l'institution scolaire pour qui la critique de la religion s'apparentait à du racisme. Il était dit dans certains couloirs que les djihadistes adoraient Nicole Belloubet, elle était à leur écoute pour maintenir un semblant de paix sociale dans les prisons françaises.


Quelle était l’œuvre de la Présidence Macron entre ses lois Travail du temps où il était ministre de l'économie et sa réforme du système de retraite ? Excepté un asservissement du travail de l'homme à des machines dites intelligentes, excepté un travail où l'homme est marchandisé et mis à la retraite à l'âge où il perd sa bonne santé ? Quel était le bilan ?

Si la fin de l'esclavage en France avait fait émerger l'idée d'un crime de lèse humanité, que la première guerre mondiale avec le génocide des arméniens en Turquie avait fait prendre conscience de la notion de crime contre l'humanité, que la deuxième guerre mondiale avec le tribunal de Nuremberg avait fait s'inscrire le crime contre l'humanité dans le droit international, la notion même de crime contre l'humanité avait continué d'évoluer avec l'intégration, par exemple, du traitement des femmes afghanes par les Talibans.

Le développement des nano-technologies, des biotechnologies avec le numérique instaurait un bio pouvoir avec la fabrication du vivant et des enfants PMA / GPA qui étaient confiés aux lois d'un marché de la procréation où les personnes les plus fortunées s'achètaient un droit à l'enfant. Les débats de la bioéthique reprenaient de la vigueur au grand dam des promoteurs de la marchandisation des corps des femmes.

L’idéologie qui présidait au crime contre l’humanité était fondée sur le refus de la pluralité (extermination), de l’égalité (exploitation), de la dignité (torture) de l'Homme. Le crime s’attaquait, de ce fait, à la condition politique de l’Homme, en détruisant toutes les garanties que fournissaient aux membres d’une communauté les règles de droit en vigueur. Il privait une partie de l’humanité de toute existence politique et réduisait l’Homme à son impuissance individuelle et naturelle. Ainsi avec les lois de Nuremberg. Ainsi avec l’Apartheid. Ainsi avec les lois condamnant à mort les homosexuels. Et, Ainsi avec la dignité du salarié et de l'athée ?

« Si l’on admet la singularité et l’égale appartenance comme composantes de l’humanité comprise comme pluralité d’êtres uniques, cela revient à dire que l’expression de crime contre l’humanité pourrait désigner toute pratique délibérée, politique, juridique, médicale ou scientifique, comportant soit la violation du principe de singularité (exclusion pouvant aller jusqu’à l’extermination de groupes humains réduits à une catégorie raciale, ethnique ou génétique ou, à l’inverse, fabrication d’êtres identiques), soit celle du principe d’égale appartenance à la communauté humaine (pratiques discriminatoires, telles que l’apartheid, création de « sur-hommes » par sélection génétique ou de « sous-hommes » par croisement d’espèces).   »
Mireille Delmas-Marty, 
« Le Crime contre l’humanité, les droits de l’homme et l’irréductible humain »

La croissance de la pauvreté continuait quand le gouvernement et son fan club se félicitaient de la baisse du chômage de la seule catégorie A. Le Conseil d’État s'indignait de l'impréparation de cette réforme, de son aspect non universelle avec l'existence de cinq régimes ouvrant des droits différents et de l'absence d'étude d'impact sur les comptes publics dont ceux de l'assurance chômage. Les français s'étonnaient des contradictions entre les discours de la Présidence où il pouvait déclarer que nulle réforme du système des retraites ne saurait exister sans avoir préalablement remédier au chômage croissant des seniors français et qu'un régime universel était universel, c'est-à-dire sans dérogation en fonction d'une catégorie de travailleurs. Les SDF mouraient sur les trottoirs dans l'indifférence générale. Il y avait les Insiders et les Outsiders, ceux qui n'étaient rien et n'avaient droit à aucune dignité. Tous les français n'étaient plus égaux ni fraternels entre eux. Quant à la liberté, Belloubet la tuait chaque jour davantage. Ainsi, était le monde de la Présidence Macron où 2 + 2 = 5 et rien ne pouvait suivre et survivre.


Les épisodes précédents

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