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3 mai 2015

Pédagogie de la maîtrise : Taxonomie de Bloom

Lois et usages de l'apprentissage
Le modèle de la pédagogie de maîtrise se donne pour ambition de définir les approches pédagogiques qui sont les plus susceptibles de conduire les apprenants au succès. Elle répond à un problème essentiel de nos sociétés modernes dans lesquelles on ne peut plus se contenter de rechercher les quelques élus qui peuvent réussir mais où il s'agit de conduire le plus grand nombre au succès.


 
Benjamin Bloom dans un ouvrage paru en français en 1979 Caractéristiques individuelles et apprentissages scolaires résume de la manière suivante l'idée de base de la pédagogie de maîtrise

La plupart des élèves sont capables de réaliser des apprentissages de niveau élevé si l'enseignement est adéquat et si les élèves sont aidés quant et là où ils rencontrent des difficultés, si on leur donne suffisamment de temps pour atteindre la maîtrise et s'il existe des critères clairs de ce qu'est la maîtrise.

Des apprentissages de niveau élevé
Bloom montre, sur la base d'études de terrain, que plus de 70% des élèves soumis à une pédagogie de maîtrise atteignent un niveau de rendement que seul 20% des élèves des classes traditionnelles réussissent à obtenir.

L'enseignement est adéquat 
Bloom s'efforce de définir ce qu'est un enseignement adéquat en s'appuyant sur la méthode des méta-analyses qui permet de mettre en évidence les effets dus à certaines variables en regroupant des études concernant celles-ci pour en dégager un certain nombre de tendances.

L'ampleur de l'effet lié à une variable est établi de sorte qu'on puisse comparer les résultats obtenus par un groupe de sujet qui aurait bénéficier du traitement groupe expérimental à un groupe témoin qui n'en aurait pas bénéficié.

Ainsi, une valeur de 98% signifierait
L'élève moyen du groupe expérimental obtient des résultats supérieurs à ceux obtenus par 98% des élèves appartenant au groupe témoin, ce qui correspond à une progression de l'ordre de 48%. 
En d'autres termes, un élève moyen voire faible bénéficiant d'un traitement pédagogique adéquat peut parfaitement obtenir des résultats comparables à ceux d'un élève fort qui n'aurait pas bénéficié d'un tel traitement.

Plus récemment, d'autres auteurs Wang, Haertel et Walberg, 1993 ont souligné l'effet de variables complémentaires telles que les processus méta-cognitifs ou le climat de la classe.

Les élèves sont aidés quand et là où ils rencontrent des difficultés
La pédagogie de maîtrise insiste beaucoup sur l'importance des remédiations qui vont de pair avec l'évaluation permanente des acquis des élèves.
A ce propos, Bloom parle d'évaluation formative pour désigner une forme d'évaluation intégrée au processus d'apprentissage et dont le but est le diagnostic immédiat des difficultés pour pouvoir y apporter une réponse rapide sous la forme de remédiations ajustées aux besoins de chacun. 

La régulation permanente des apprentissages 
A travers la passation régulière de tests et l'apport judicieux d'activités de remédiation permet, selon Bloom; d'envisager un enseignement collectif dont l'efficacité ne serait pas loin d'égaler les effets du tutorat individuel.
A ce niveau, Bloom insiste beaucoup pour que les remédiations fournies propose des activités d'apprentissage différentes de celles qui ont conduit à l'échec et constituent de réelles occasions de différenciation des apprentissages offerts à l'élève.

Ils les élèves disposent de suffisamment de temps pour atteindre la maîtrise
Bloom s'est largement inspiré des travaux de Carroll dans l'importance déterminante qu'il accorde dans son modèle au temps d'apprentissage.
Carroll définit l'aptitude pour un apprentissage comme la quantité de temps dont un étudiant a besoin pour apprendre une tâche déterminée à un niveau de maîtrise déterminé et sous des conditions pédagogiques optimales.
Par cette définition, cet auteur refuse l'idée que l'aptitude constitue un potentiel inné qui fixerait le niveau maximum que peut atteindre un étudiant. Il considère l'aptitude comme le temps qui est nécessaire à un individu donné pour maîtriser une tâche.

En pratique, les trois types de temps
  1. Le temps nécessaire qui définit le temps dont l'élève a effectivement besoin pour maîtriser un sujet donné TN
  2. Le temps institutionnel, c'est le temps dont dispose l'enseignant pour enseigner les différentes matières prévues par le curriculum TI
  3. Le temps motivé ou persévérance, c'est le temps que l'élève choisit de consacrer à l'apprentissage d'une matière déterminée TM
L'efficacité d'un apprentissage sera directement lié aux relations qu'entretiennent ces trois formes de temps. La situation optimale mais rarement rencontrée étant celle où

TN=TI=TM


Il existe des critères clairs de ce qu'est la maîtrise: ces critères découlent directement des travaux béhavioristes et en particulier de l'exigence formulée par Skinner pour que les objectifs à atteindre à l'issue d'un enseignement soient fixés en termes de comportements observables de l'élève.

les application mobiles (Apps) qui participent aux différentes étapes de la pédagogie de Bloom ( En anglais)

A titre personnel, je trouve la pédagogie de la maîtrise très pertinente pour des apprentissages de surface. En revanche pour des apprentissages en profondeur, cette solution montre clairement ses limites par son approche mécaniste et ses distinctions qui n'ont d'existence que dans des espaces d'apprentissages mécanistes quand la classe ou le groupe sont des lieux organiques.



Les 4 questions en suspend

1-Quel est l'aspect de la compétence à acquérir ?
 
Accéder à la vidéo explicative par le toucher
2-Quel est le processus d'apprentissage pour poursuivre et atteindre la compétence ?

3-Quels sont les principes et lignes directrices pour amorcer et faciliter l'apprentissage ?
20 sur 20 ?
4-Quelles méthodes d'évaluation pour suivre et renforcer l'apprentissage ?

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