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21 janv. 2019

Les Gilets Jaunes et la confiscation des mots.

Sacrés Gilets Jaunes,

Rien ne leur sera épargnés, tout et son contraire est dit à leur sujet.

Les Gilets Jaunes, ce mouvement de contestation populaire et sociale interpelle, donne à réfléchir.
Cette foule hétérogène n'est pas unie par des affinités à un parti politique, tous les partis cherchent à se l'approprier, du Rassemblement National à la France Insoumise, des Républicains aux Socialistes, des Centristes aux Macron Scouts en vue des élections européennes.

Cette foule hétérogène est unie par son exigence de justice. Quel noble combat dans ce pays, la France longtemps considérée comme un phare pour le Monde grâce à la déclaration universelle des Droits de l'Homme. La France, l'un des pays les plus visités au monde, pas seulement pour la beauté de ses vestiges historiques mais aussi pour sa qualité et son mode de vie. Le repas gastronomique des français faisant partie du patrimoine immatériel de l'Humanité.


Les Français grondent, sont en colère face aux inégalités de traitement suivant le niveau social et fiscal des individus. Les pauvres en prison, les riches en sursis pour les mêmes délits. Ce n'est pas nouveau, régulièrement suivant certains procès, la défense corporatiste et de classe peut battre son plein pour défendre un membre de la caste. 

Strauss Khan est excusé de ses agressions sexuelles, "un simple troussage de domestique", Benalla, une personne qui n'a commis que des maladresses mais le gilet jaune frappé à la nuque, éborgné, lui ne bénéficie d'aucune clémence, il est Gilet Jaune, il est forcément coupable.
Pour les uns, la présomption d'innocence malgré la flagrance du délit enregistrée sur vidéo comme avec le député El Guerrab face à Boris Faure et pour les autres présomption de culpabilité comme cet adolescent de 15 ans à Strasbourg visé par un tir de flashball alors qu'il faisait du shopping mais il a été pris pour un Gilet Jaune par un cowboy de la police.

Le président Emmanuel Macron avec l'idée du Débat National tente de reprendre la main sur ce mouvement, tente d'être un maître des horloges puisqu'il s'auto-qualifie de "Jupiter", quelle belle preuve d'humilité, se dénommer tel un Dieu.
Simplement, cela ne fonctionne pas, la mobilisation de l'acte 10 s'est retrouvée accrue. La France est majoritairement Athée, elle se moque des Dieux, puissent-ils s'appeler Macron, Allah ou Yahvé.

Alors les éditorialistes et même intellectuels viennent à son secours et cela devient comique pour ne pas dire tragique.

Le célèbre intellectuel Kamel Daoud a même signé une tribune à charge contre les Gilets Jaunes, les traitant de privilégiés.
Le pauvre homme, son combat contre l'islamisme lui fait perdre toute raison, il est prisonnier de sa condition et de son ressentiment. Cet homme si brillant à ses débuts. Dans le même registre, Raphael Enthoven ne fait pas mieux, et même pire car il est français donc censé mieux comprendre toutes les spécificités françaises avec son passé de régicide, si uniques en Europe.


Les gilets jaunes ne demandent qu'à être écoutés et non méprisés et humiliés par des sophistes comme Enthoven dont les contradictions sont légions, sa spécialité étant l'Ad Personam et l'Ad Hominem !

Mais, revenons sur la tribune de Kamel Daoud qui a déclenché cet article.


La France et les français n'ont pas les mêmes standards d'exigence que les algériens à l'heure actuelle.
La France, selon l'indice de démocratie, est considérée comme démocratie imparfaite à la 29e place, devant Israël et derrière le Botswana, l'Algérie est un régime autoritaire à la 126e place entre l’Égypte et le Cambodge.

Les français réclament une meilleure démocratie digne de la 5e puissance économique mondiale et de son riche passé des Lumières, les algériens en sont toujours à demander un régime démocratique, les exigences ne peuvent être les mêmes. Les français visent la 1ere place, c'est tout à leur honneur !

Maintenant les mots et leur sens.

Le dictateur est celui qui parle et Macron avec son grand débat à sens unique est debout et il parle, les autres sont assis et écoutent. Macron, au sens étymologique, se comporte bien en dictateur, il parle.

Bien évidemment, Macron n'est ni Hitler, ni Pétain ni Brejnev qualifiés de dictateur par les encyclopédistes du monde entier, il n'en reste pas moins un individu en délicatesse avec l'idéal démocratique français, la France chutant dans les classements sur la liberté de la presse par exemple. Macron ne participe pas à plus de démocratie mais à plus de dictature. Quand ça va pas dans un sens, ça va dans l'autre, contrairement à Kamel Daoud, les français comprennent qu'avec Macron, ils sont sur la pente glissante d'un régime autoritaire qui ne sait maintenir l'ordre qu'avec des armes faisant de la police française, la plus violente d'Europe.

Les violences policières sont reconnues par le porte parole du gouvernement, puisqu'il a été rappelé aux forces de l'ordre d'être exemplaires et des chefs d'escadron de la gendarmerie ont déclaré avoir été touchés eux-mêmes par les cowboys de la Bac. Là aussi, toute comparaison faite serait odieuse, ce qu'a fait Kamel Daoud, chaque pays est unique. Comparer, c'est oublier ce qui fait que la France n'est pas l'Algérie, que le français n'est pas l'algérien.

Les mots ont un sens et l'intelligence fait que face à une parole en colère comme celle des Gilets Jaunes s'arrêter sur les mots dictature et violence relève de la forfaiture intellectuelle. Ils sont en colère, certains n'ont pas un bagage intellectuel très riche, ne pas comprendre cela fait comprendre le manque d'empathie, indispensable à la compréhension d'un phénomène et le manque d'intelligence de Kamel Daoud sur ce sujet.


Notre message aux Gilets Jaunes :

Oui, Macron se comporte en dictateur lors du Grand Débat, il instrumentalise au lieu d'instrumenter
Oui, les violences policières sont inexcusables car elles engendrent une violence mimétique
Oui, Gilets Jaunes vous avez le droit et le devoir d'exiger d'être entendus, il en va de votre vie et du futur de vos enfants.

Merci de votre intérêt.

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