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19 sept. 2019

PMA / GPA : Débat démocratique, tyrannie de la minorité : Fabrique du consentement ou Intérêt Supérieur de l'Enfant !


Lors de nos précédents articles sur la PMA / GPA, nous avons exprimé notre opinion en qualité de personnes privées de leur filiation biologique par des "parents d'intention", nous avons abordé les impacts psychologiques et cognitifs des différents modes de procréation offerts par le marché et dressé quelques alertes.

Dans cet article, nous allons aborder les questions du débat démocratique, de la fabrique du consentement, de la tyrannie de la minorité et de l'Intérêt Supérieur de l'Enfant.

Un débat démocratique est une discussion au sein d'une assemblée politique comme peuvent l'être l'Assemblée Nationale et le Sénat en France. En ce sens, concernant la PMA / GPA, il y aura bien dans les faits un débat démocratique puisque le sujet va être débattu.

Sauf que lorsqu'on a écrit cela, nous n'avons rien n'écrit. Pouvait-on parler de débat démocratique au moment du grand débat entre Emmanuel Macron et les Gilets Jaunes ?

Nous nous rendons vite compte qu'il existe différents niveaux de débat.
Théoriquement, chacun se fait une opinion sur les questions aussi bien dites publiques que privées mais dans la pratique chacun se rend vite compte qu'il ne dispose pas de tous les éléments pour se faire une honnête conclusion.
Entre les questions économiques, morales, éthiques et politiques, chacun accepte de confier la responsabilité à une assemblée qui pourra convoquer différentes experts et différents représentants de la société pour décider, pour acter d'un choix.

Nous avons alors une prise de décision déléguée, à un ensemble que nous pouvons nommer gouvernement invisible. En effet, si nous connaissons nommément chaque élu de l'assemblée, nous ne connaissons pas les différents experts sollicités. 
De plus, en fonction des intérêts de différents groupes, un débat démocratique fera l'objet de polémiques, des actions pour tenter de disqualifier des personnes par des attaques Ad Hominem ou Ad Personam. Cette personne, ce représentant fait l'objet d'une tentative de disqualification pour ce qu'il est et non pour ce qu'il dit.
Ainsi, un représentant religieux sera disqualifié au prétexte que les religions sont majoritairement homophobes au lieu d'écouter l'argument sur la procréation et le transhumanisme. De même, un représentant des associations LGBT sera considéré comme obligatoirement pour la PMA / GPA quand des homosexuels ont déjà écrit leur opposition quant à ce mode de procréation.




L'appel à la polémique permet de neutraliser le débat démocratique. Nous pouvons observer des associations LGBT faisant un rappel permanent aux polémiques lors du mariage pour tous et tenter ainsi de disqualifier toutes les personnes sur ce sujet qui seraient opposés à la PMA / GPA. Or, les deux sujets sont bien distincts.
Dans un autre domaine, bien que la France ait voté l'interdiction de la peine de mort, elle mène des opérations dites "homo" pour tuer des personnes en dehors de tout cadre légal ou la polémique du "si votre enfant est tué par une femme, souhaitez-vous le rétablissement de la peine de mort dans ce cas ?"
Ce qui, en psychologie, s'appelle créer une dissonance cognitive par un appel aux instincts et aux émotions afin de faire évoluer la raison dans le sens que l'on souhaite.

Le débat d'opinion pose le problème que toutes les opinions se valent et il devient difficile d'élever le débat en fonction des débatteurs. Sur quoi se base leurs opinions ?

L'appel à la Science, la fameuse preuve scientifique pour les départager.
Or, dans le débat actuel de la PMA / GPA, la question n'est pas scientifique. La technique permet de faire de la gestation pour autrui, la science permet des pratiques eugénistes en sélectionnant la couleur de cheveux, des yeux, de peau, le sexe de l'enfant jusqu'à un certain niveau de QI génétique et tout ce qui peut être considéré comme une tare tels des handicaps, ce qui conduit à l'élimination de l'embryon car il ne correspond pas aux seuls désirs d'adultes.

La PMA GPA amène à discuter et disputer en fonction de questions philosophiques, éthiques et politiques. Les sciences vont permettre d'apporter un éclairage aussi bien sur les techniques actuelles de procréation et de sélection humaine mais également d'éclairer sur la psychologie des "parents" et les impacts sur les "enfants". 

Le préalable d'un débat démocratique sur la question de la PMA / GPA est que tous s'accordent sur  l'Intérêt Supérieur de l'Enfant et qu'ensuite que chacun s'engage à respecter l'autre.

Ce qui signifie que les accusations d'homophobie ne peuvent être lancées à la légère et à ce titre nous invitons les personnes diffamées par cette ritournelle à porter plainte contre ces LGBT accusateurs comme c'est actuellement le cas. La question de la PMA / GPA n'est pas une question homosexuelle puisque des couples hétérosexuels y ont recours.
Maintenant que nous connaissons les élèments du débat démocratique, nous devons analyser plus finement les éléments qui le composent et participent à la construction de l'opinion publique et de sa prise de décision.


Louis XIV disait :"L’État, c'est moi" à une époque les rois régnaient sans partage. En 2019, la France est une république, ce qui n'empêche pas le député Jean-Luc Mélenchon de clamer : "La république, c'est moi". Chaque citoyen français peut en dire autant : " La république, c'est nous". Avec le suffrage universel et l'éducation pour tous, aristocratie, bourgeoisie et petit peuple peuvent régner de concert.

Ne soyons pas naïfs, le débat n'y gagnerait pas en hauteur comme on dit, nous savons aussi grâce au développement des sciences, au développement d'analyses des sociétés qu'une minorité peut influencer et influence la majorité dans le sens de ses intérêts. Les exemples ne manquent pas de sel dès lors qu'il existe une asymétrie de choix.

Dans les systèmes complexes comme le sont les sociétés actuelles, ce n'est pas la majorité qui s'impose. Le premier vainqueur aux élections est aujourd'hui l'abstention, des personnes qui ne sont représentées nulle part. Les minorités prennent le pouvoir.

Chacun a sa vision du monde et la valeur que nous avons d'une vision du monde dépend des croyances que nous leur conférons. 

Quand un individu défend sa vision du monde comme un monde avec une gestation pour autrui PMA / GPA ou un monde sans gestation pour autrui, un monde avec filiation biologique ou un monde avec filiation d'intention, son appel au libre arbitre et aux a-priori de l'autre, dans le cas qui nous importe avec l'a-priori d'homophobie, il fait appel à des déterminismes qu'il est le seul à croire. Nous savons grâce aux sciences que l'Homme obéit à des lois comportementales comme la quête d'identité, les origines. 

Prenons, un débat démocratique sur la PMA / GPA composé de 4 personnes.
Deux sont pour, deux sont contre, les arguments de raison de chacun neutralisant l'autre.
Comment vont-ils au final prendre leur décision puisque l'appel à la raison ne donne aucune issue ?
Un autre mécanisme s'enclenche, l'appel au préjugé.
La question devient pour un des deux groupes souhaitant voir son choix sélectionné, quels sont les meilleurs préjugés à réactiver ?

1 - S'agissant de changement de cadre de vie, de filiation, dans le doute vaut mieux s'abstenir ?
2 - Le choix de la nouveauté, certains peuvent dans le monde avoir recours à la PMA GPA et inventer des filiations, pourquoi pas nous ?

Nous voyons dans cet exemple que nous ne sommes plus dans une prise de décision liée à des arguments de raison mais de préjugés.

Si les préjugés s'annulent, entre en jeu le dernier mécanisme de la prise de décision, les mécanismes psychologiques :  activation d'autres préjugés, prédominance d’inflexibles et présence de contrariants. Nous arrivons à la question des limites avec le transhumanisme et les procréations commerciales.

Et là, nous retrouvons le discours des associations LGBT qui s'autoproclament être les représentants d'une "pensée homosexuelle", si vous êtes contre la PMA  GPA, vous êtes homophobes.
Argument qui ne fonctionne pas auprès des couples hétérosexuels mais qui permet de disqualifier l'autre dans l'opinion publique en mettant le curseur sur l'homophobie quand il s'agit d'un débat sur l'Intérêt Supérieur de l'Enfant. 

Prenons un autre exemple pour dépayser la problématique.

Les religions ont comme principe en général les fameux : ne pas voler, ne pas blesser, ne pas tuer. Or, chaque religion est minoritaire par rapport aux athées et autres religions. 
L'histoire de l'Humanité a montré que ces quelques principes de ne pas voler, ne pas blesser et ne pas tuer se sont pourtant répandus pour devenir universels et s'appliquer à quiconque.
De l'esclave à celui d'une autre religion peu importe que le livre de telle religion appelle à tuer l'autre. Même dans les théocraties rigoristes s'appuyant sur des textes religieux appelant au meurtre, ce crime est condamné par la communauté internationale.
A chaque exécution en raison de l'athéisme ou de l'homosexualité comme dans des théocraties musulmanes, la communauté internationale condamne ces meurtres, de même que l'opinion publique. Pourtant une minorité l'emporte, les meurtres ont lieux

Selon Damon Centola du groupe des dynamiques en réseau l’université de Pennsylvanie, les petits groupes seraient capables de renverser les normes établies dès qu’ils atteignent une masse critique de 25 %.  

Comment s'organise une minorité pour tenter la bascule de la majorité ? Ce qui est bon pour l'un est bon pour l'autre ?


Une filiation d'intention qui crée des désordres chez l'enfant, une législation qui crée une discrimination entre enfants dits naturels autorisés à porter le nom de leurs parents biologiques avec des enfants PMA / GPA à qui l'on impose de porter un nom qui n'est pas le leur est-ce bon ?

Bien sur, quelques enfants à la filiation fictive sont et seront heureux mais faut-il pour autant accepter une hausse du risque suicidaire pour les autres enfants qui refusent cette parentalité d'intention ? 

Prenons l'exemple de l'alimentation. Les publicitaires insistent sur l'aspect pratique de choisir des plats préparés, ce que l'on nomme des aliments transformés. Nous savons désormais que pour des questions de gains, ces plats préparés contiennent du "mauvais gras" et trop de sucres", le seul danger identifié par la majorité est que cela peut générer un risque d'obésité que la société accepte.
Or, de nouvelles études des neurosciences montrent que cela impacte aussi l'intelligence des individus en l'altérant comme le soulignait une émission d'Arte sur le cerveau et l'alimentation. Cela génère même des troubles du comportement chez les enfants dont les mères gestatrices ont une consommation trop grasse, trop sucrée. Elles ne deviennent pas que grosses, elles altèrent la santé mentale de leur futur enfant.


Autre exemple avec l'industrie du tabac, il s'agissait d'accroitre le marché avec une société où les femmes ne pouvaient fumer dans la rue. Lors d'une manifestation féministe, les suffragettes, les publicitaires ont embauchés des photographes pour magnifier les femmes fumeuses et les nommer, les torches de la liberté. Fumer pour une femme était devenu un acte de résistance, un acte de liberté. Le marché a pu s'accroitre comme le cancer des poumons chez la femme. Dans cet exemple de la cigarette, une minorité, les cigarettiers se sont appuyés sur le féminisme pour vendre leurs produits.


A l'éthique de la discussion et de la persuasion rationnelle, que présuppose la démocratie, s'opposent alors une persuasion a-rationnelle et une intention d'arrêter de convaincre en manipulant.
A l'exigence de l'honnêteté intellectuelle, du débat, de l'écoute, de la modestie, de l’exhaustivité de l'information s'oppose le mensonge, la partialité et l'occultation de données pertinentes.
Dans l'opacité d'intérêts privés, ceux qui peuvent se payer des professionnels de la communication comme des GPA à l'étranger (150 000 € dans le cas de Marc-Olivier Fogiel)  sont l'antithèse de la démocratie mais l'expression même de la tyrannie des minorités.

Pour revenir à la question de la PMA GPA et peu importe que le couple soit homosexuel ou hétérosexuel, nous savons par différentes études que les parents sont plus anxieux et considèrent l'enfant comme un handicapé qu'il faut protéger et qu'ils surprotègent du monde extérieur. Les enfants culpabilisent davantage de ne pas être à la hauteur de l'enfant idéal que se sont construits leurs parents d'intention comme nous l'avions expliqué dans l'article :PMA / GPA : De l'enfant désir à l'enfant idéal, l'enfant paie le prix fort !

Comment ferait une minorité, les centres de gestation PMA / GPA et de sélection humaine pour accroitre leur marché ?
Les LGBT sont un élément de réponse. L'homophobie le préjugé à mettre en avant pour ne pas débattre, l'intérêt supérieur de l'enfant, le grand oublié du débat. 

 

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